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Je verrais le monde brûler [Finie]
Jaya Ballard
Jaya Ballard
Jaya Ballard
Mage Incendiaire
Messages : 41
Date d'inscription : 02/11/2018
Classe : 1
Niveau : 7
Jaya Ballard
Jeu 12 Sep - 10:33

Informations générales

Nom/Prénom : Ballard, Jaya
Âge : 22 ans et des brouettes.
Race : Humain.
Pays d'origine : Royaume d'Etruria
Allégeance : Indépendante
Élément : Vent


Descriptions & Background

Description Physique
Décrire ma physionomie n'est pas bien compliqué. J'ai eu l'occasion de me mirer dans les glaces de la demeure familiale plus souvent qu'à mon tour. Je peux commencer en disant que je ne suis pas très grande. Je mesure tout au plus un mètre cinquante, ce qui est franchement ridicule. Cela dit, je pense disposer d'une certaine beauté qui peut largement compenser ce... petit défaut.

D'ailleurs, je ne dois pas cette beauté uniquement à la nature. Je m'entretient. Mais abrégeons, et passons à de la description concrète.
Je ne suis pas une guerrière - en cela, ma taille m'handicaperait bien trop. Cela dit, je sais qu'il est important de conserver une certaine forme physique. Je prend soin de faire chaque jour un peu de sport pour m'entretenir, et je fais attention à mon alimentation, évitant les excès. Récompenses de mes efforts, mon corps ne possède pas une once de graisse superflue, et je possède même quelques muscles, bien que je sois loin du niveau d'un guerrier assumé. J'ai le ventre bien plat, la ligne de mes abdominaux finement dessinée, une poitrine menue mais joliment arrondie et des jambes fuselées aux cuisses fermes. D'aucun dirait que j'ai les hanches un peu trop larges par rapport à ma physionomie générale... Mais je laisse parler les jaloux.

J'ai la chance de posséder un visage fin, aux pommettes joliment arrondies, et mon menton pointu achève de lui donner sa forme de cœur.  J'ai le nez bien droit, au lobe légèrement retroussée, aux ailes étroites. Mon visage est éclairé d'un intense regard de jade, que j'aime souligner à l'aide de khôls. Mon regard est surligné de fins sourcils d'argent s'effilant jusqu'à mes tempes, donnant parfois à mon visage un air rapace, en particulier lorsque la colère me prend. Pour finir, il convient de s'attarder sur mes lèvres, dont la beauté n'a rien à envier à celle du reste de mon faciès. Charnues, d'un ton légèrement plus sombre que le reste de ma peau par ailleurs pâle, elles n'en conserve pas moins les commissures fines, ce qui leur donne une forme tout à fait élégante. A l'instar de mes yeux, j'aime souligner la courbe de mes lèvres à l'aide d'un maquillage plus discret tout de même, privilégiant les brillants à lèvres, bien qu'il m'arrive parfois de mettre du rouge. Mais comme le dit ma Tante, un maquillage trop visible en devient outrancier, tandis qu'un maquillage discret reste élégant.
Cette maxime ne m'empêche pas d'aimer décorer mon visage de motifs tribaux, que je trace le matin à l'aide d'un pinceau fin et qui soulignent l'arrondi de mes joues.

Si mon visage est source de fierté pour moi, il en va de même de ma chevelure, à laquelle j'accorde un soin tout particulier. Ce long fleuve d'argent coule dans mon dos et sur mes reins, tombant jusqu'à mes genoux. Je ne porte pas la frange, en revanche je laisse une large mèche s'effiler entre mes yeux. Et je sais profiter des moyens mis à ma disposition pour les entretenir, n'hésitant pas à user de lotions pour en souligner le brillant et la soie.

Pour finir, parlons des vêtements que j'aime porter. Le cuir, le fer, très peu pour moi... Je leur préfère cent fois la douceur de la soie et du coton. Même si en ce moment, le matériaux que je porte le plus souvent reste le lin... Les robes m'offrent le confort qui me plait tant dans le sens où les vêtements ne me collent pas à la peau et ne me donnent pas l'impression d'étouffer, et la couleur que je porte le plus souvent est le vert, dans les tons pastel, car il s'accorde à merveille avec le jade de mes yeux. J'aime également les bijoux, et j'avais l'habitude de décorer mes poignets et mes bras de fins bracelets d'argent... Même si j'ai dû me rabattre sur le bois, faute de finances. Le lobe de mes oreilles est d'ailleurs percé, même si je ne peux plus vraiment porter de boucles d'oreilles. En outre, j'ai fait percer le creux de ma langue, et on peut y voir, comme déposé dessus, une simple boule d'acier. Ce doit être le seul bijoux dont je ne me sois pas séparée.
Pour apporter la touche finale à ma vêture, il est bon de noter que je sais compenser ma taille ridiculement petite par le port de talons hauts, qui me donnes quelques confortables centimètres.



Description Mentale
Vous avez sans doute entendu beaucoup de choses sur moi. Que je serais orgueilleuse, hautaine... Fiez-vous aux racontars, et vous baisserez grandement dans mon estime. Je sais d'où je viens. Je me souviens de la précarité, et j'ai conscience de la chance que j'ai d'avoir eu la vie qui fut la mienne, quoi qu'on en dise.
Ceux que je méprise, ce sont ceux qui considère ces choses comme allant de soi, qui pensent qu'ils ont le privilège du rang car ils ont une valeur supérieure à celle des gens du peuple. Ceux-là ne méritent que mon indifférence la plus froide. La même que j'accorde à ceux qui se laissent dominer par leurs peurs.
La peur... Je déteste ce sentiment. Je l'exècre, plus que tout autre. La peur empêche le cerveau de fonctionner, elle paralyse l'intelligence et fait de l'Humain un être faible, lâche, impuissant. Je ne montrerais aucune clémence envers ceux qui ne font même pas l'effort de lutter contre.
Ceux qui se vautrent dans leur impuissance ne valent d'ailleurs pas mieux... Les plaintes ne mènent à rien, seuls les actions comptent.
Des paroles biens dures, me direz-vous... Vous avez peut-être raison. Mais le fait que vous ayez le cran de me dire en face ce que vous pensez de moi fait déjà de vous une personne digne, sinon de mon respect, au moins de mon intérêt.

Au risque de changer de sujet de manière un peu abrupt, j'aimerais parler des choses que j'aime... Cela apportera peut-être quelque chose d'un peu positif à cette description.
Pour commencer, j'aime ce qui est beau. Des traits réguliers et finement dessinés rendent une personne belle à mes yeux. Physiquement du moins. Les corps entretenus, dont leurs propriétaires prennent soin, également. Les œuvres travaillées, parfaites par leurs auteurs, qui ont une vision... Plus on passe de temps à travailler sur une œuvre, à peaufiner chaque détail, et plus elle a de chances de me plaire. Qu'il s'agisse de l'art picturale, de la sculpture, de l'architecture, j'aime percevoir l'attention accordée par l'auteur à son œuvre, car le résultat est en général flagrant.
Cela ne m'empêche pas d'apprécier la beauté de la nature à sa juste valeur... Une plante qui met une saison entière à maturer peut finir par déployer des couleurs et un aspect incroyable. Je respecte l'age vénérable que peuvent atteindre les grands arbres, qui vivent si tranquillement. Le déchainement des éléments a pour moi quelque chose de grisant tant la puissance déployée est impressionnante.
En parlant des éléments... Il me faut revenir sur les flammes. Elles ont joué un rôle prépondérant dans ma vie... Elles me terrorisaient autrefois. Encore aujourd'hui, elles me font peur. Peu d'élément peuvent provoquer une si grande destruction, de tant de manière. mais justement... Cette puissance peut se dompter, être utile. Si les flammes me font encore peur aujourd'hui, me mettent mal à l'aise, me prennent à la gorge... Je ne me laisse plus dominer par cette peur. Du moins je m'y efforce.

Je ne me considère pas vraiment intelligente. Je sais simplement analyser, comprendre les choses, et apprendre. Une base, que pourtant beaucoup ne maîtrisent pas... Et pourtant, ce n'est pas faute d'expliquer.
J'ai toujours l'impression que, si je n'explique pas les choses de fond en comble, les gens auxquels je m'adresse ne comprennent pas. De ce fait, je ne peux pas entamer une explication sans revenir aux origines des choses, sans quoi je me sens... nerveuse. J'ai une théorie à ce sujet. Lors de mes études, et comme je les aient entamées assez tard par rapport à mes cousins et cousines, mes tuteurs se montraient extrêmement sévères avec moi. Aussi éprouvais-je le besoin de tout expliquer, afin qu'ils saisissent que j'avais bien tout compris à leurs leçons... Et l'habitude me serait resté. Cela ne m'étonnerait guère.

Cela dit, mes études m'ont permises de me rendre compte d'une chose, de même que mon passif. Quelque chose ne va vraiment pas avec le monde dans lequel nous vivons.

Alors je fais ce que je peux pour le tirer vers le haut, même si cela implique de se débarrasser de ceux qui l'entrainent vers le bas. Aussi, je n'ai aucun scrupule à éliminer les poids morts, mes flammes les dévorant avec une efficacité extrêmement satisfaisante. Et même si cela me cause des ennuis parfois... Je n'ai pas peur d'aller jusqu'au bout. Comme je l'ai dit, la peur est une faiblesse dont je ne veux pas.

Une chance pour moi, je sais utiliser toutes les armes dont je dispose. Ma maîtrise des flammes, oui, mais aussi ma beauté et la position de ma famille. Trois armes rudement efficaces. Quoi qu'aujourd'hui, ce dernier atout soit grandement sujet à caution... Pour une raison simple.

Malgré mes efforts, malgré mon travail acharné... Je ne parviens pas à me débarrasser d'une certaine impulsivité, et j'ai parfois du mal à maitriser mes élans de colère. Ces élans m'auront conduit à m'éloigner de ma famille... Mais vous comprendrez plus précisément pourquoi lorsque vous aurez le récit de ma vie. Pour l'instant, je préfèrerai que nous changions de sujet.

J'aime me sentir différente de tout un chacun. Être remarquée, appréciée à ma juste valeur, est source de grande satisfaction pour moi. En particulier, j'aime me démarquer des autres.. C'est cela, entre autre, qui me pousse à peindre sur mon visage ces motifs chaque matin. C'est pour cela aussi que j'ai fait percer ma langue, ce qui fit d'ailleurs jaser la noblesse d'Etruria pendant de longs mois. Ce n'est pas pour rien que j'ai la réputation d'une excentrique... D'autant que je dis ce que je pense, sans fard, sans faux semblants, contrairement à la plupart des nobles. Une attitude qui m'attire souvent l’inimité de mes semblables, mais que voulez-vous... Les gens préfèrent se conforter dans l'idée qu'ils sont parfaits, refusant de voir leurs tors. Quand je dis que le monde est au plus bas.

D'ailleurs, si j'apprécie de me sentir jolie en embellissant mes traits par un maquillage subtil, je n'applique pas le même traitement sur ma personnalité. Comme dit plus tôt, je suis franche lorsque je donne mon avis, mais également lorsqu'il s'agit d'exprimer mes émotions. Lorsque je suis joyeuse, je ris. Si je suis triste, je n'ai aucune honte à pleurer. Et lorsque je suis en colère... Disons que les gens autour de moi s'en rendent rapidement compte. Certains disent que cette attitude "impudique" me vient de mes origines, comme si il y avait quelque chose de pourri en moi. Peut-être qu'une touche d'honnêteté leur ferait du bien.



Forces et Faiblesses
Qualités :
- Jaya fait preuve d'une détermination particulièrement remarquable.
- De même, elle est très honnête, il lui est quasiment impossible de mentir, même si elle peut garder le silence si elle n'a pas envie de révéler quelque chose. Une qualité morale, mais un défaut lorsqu'il s'agit d'être diplomate... Ça tombe bien, c'est pas son domaine.
- La demoiselle est une intellectuelle, et a passé une certaine partie de sa vie à étudier. En particulier, elle maîtrise bien la magie anima, se concentrant exclusivement sur l'élément du feu.
Défauts :
- Jaya est... terriblement impulsive. Elle a du mal à maîtriser ses réactions, et s'emporte facilement, ce qui lui a déjà causé pas mal de soucis. En particulier, elle se met facilement en colère, et réagit souvent de manière disproportionnée.
- Elle a beaucoup de mal à demander de l'aide lorsqu'elle en a besoin, préférant ne compter que sur elle-même.
- Bien que jouissant d'une bonne condition physique, Jaya est loin d'être une guerrière. Elle ne sait pas manier une arme, elle se sentirait bien trop lourdaude avec une armure sur le dos, et sa petite taille l'handicape en combat rapproché, puisqu'elle a beaucoup moins d'allonge que ses adversaires... Ce n'est pas pour rien qu'elle s'est orientée vers les arcanes.
- Dernier point faible, Jaya a beau utiliser une magie de feu, elle garde un profond traumatisme vis à vis de cet élément, et même un feu de cheminée peut facilement la mettre profondément mal à l'aise, et une bougie allumée dans sa chambre l'empêchera de dormir, tout simplement car elle craindra un incendie. Même si elle combat sa phobie, celle-ci reste bel et bien présente...



Histoire
La première chose à noter concernant mon passé, c’est que ma mère et ma tante étaient deux femmes très différentes. Et vous verrez, ce détail aura son importance. Ma tante, Roseline était la grande sœur de ma mère, Marguerite. Elles étaient d’origine modeste, filles d’un artisan du cuir et d’une femme de chambre. Mais ma tante rêvait d’un avenir meilleur. Elle s’est mise en tête de se lancer dans le commerce, là où ma mère, plus réservée, moins assurée, préférait rester dans les domaines qui lui étaient familiers.
Ainsi, très jeune, ma tante quitta sa famille. Ma mère, quand à elle, resta auprès de ses parents, jusqu'à devenir elle-même domestique pour un petit noble quelconque dont je ne me souviens plus le nom. Elle épousa un prêtre de l'église d'Elimine, Rosh, à l'âge de 18 ans.

Lorsque je suis née, la guerre n'avait pas encore éclaté. Mais j'étais trop jeune pour m'en souvenir. J'avais tout juste un an quand Bern commença à envahir ses voisins. Etruria, ma patrie natale, ne resta pas neutre dans ce conflit, même si le problème fut plus sournois. Nous avions des serpents en notre sein, des traîtres, et de nombreux conflits éclatèrent sur notre territoire même. Un climat de peur se développa, et toutes les déviances qui en découlent.

La population d'Etruria, très pieuse, se tourna vers la religion pour apaiser ses craintes.
Ma mère et mon père furent de ceux-là, le fait que mon père soit prêtre aidant sans doute. Sa spécialité était de soigner son prochain puisqu'il maniait les bâtons, pas de se battre, et il se sentait sans défense. Rosh et Marguerite prirent peur face à la possibilité d'une attaque, qu'elle fut en traitre ou non. Ils rejoignirent une secte qui, selon eux, leur apporterait la sécurité, celle de leurs corps comme de leurs âmes.
Si le culte de Sainte Elimine professe le pardon et la compassion... Ses principes furent détournés par la peur. Ainsi, les sectaires commencèrent à haranguer, à professer auprès des esprits les plus faibles, affirmant que le pardon ne pouvait être offert que par Sainte Elimine depuis le ciel, et qu'il était du devoir des vivants de lui faire parvenir les âmes des pêcheurs... En les immolant.

J'ai vu ces gens brûler. Leurs corps se tordre de douleur dans les flammes. J'ai entendu leurs cris déchirer la nuit. Mais j'étais trop jeune, alors, pour réaliser la gravité de ce que je voyais. Les flammes étaient belles, chaudes, et mes parents se sentaient en sécurité lorsqu'elles brûlaient, alors moi aussi.
La fin de la guerre ne suffit pas à faire cesser les activités de la secte à laquelle appartenaient mes parents. Même après que Roy ait mis fin aux exactions commises par le roi de Bern, les pêcheurs continuaient à brûler dans ma ville.
Je ne le réalisait pas à l'époque, mais les activités de la secte étaient parfaitement illégales.  

Mes souvenirs de cette époque restent très flous. J'ai passé dix ans de ma vie avec mes parents biologiques, et comme tous les enfants, je pensais qu'ils avaient raison. Alors, comme eux, je levais les bras et me réjouissait lorsque brûlaient ces inconnus que mon père et ma mère jugeaient menaçants. Je ne comprenais simplement pas pourquoi ils me disaient de ne pas en parler à quiconque autre qu'eux. Mais moi-même, j'avais trop peur que la désobéissance me mène aux flammes, car désobéir à mes parents ferait de moi une pécheresse... Alors je me taisais. Cela a bien failli me coûter la vie.

J'étais au milieu de ma dixième année. Encore une fois, mes parents et leurs "amis" s'étaient réunis dans un sous-sol pour mettre à mort une personne qu'ils jugeaient coupable d'un péché. Je ne savais pas vraiment ce qu'ils lui reprochaient, mais à ce moment de ma vie je n'aurais jamais songé à mettre l'avis de mes parents en doute.
Nous formions un cercle sur les dalles de pierre. L'homme était attaché en son centre, à genoux sur un gros tas de bois qui sentait l'alcool. Je me souviens parfaitement de la scène. Tous, autour de moi, avaient sur le visage cette même expression exaltée. Je devais moi-même l'arborer. Le maître de cérémonie s'approchait du tas, brandissant une torche. Les flammes gagnaient peu à peu tout l'échafaud, puis les vêtements de l'exécuté. Bientôt, ses cris s'élevaient, et l'odeur de la chaire grillée supplanta celle de l'alcool et de la fumée qui s'échappait par les grilles menant au conduit de la cheminée.

Les choses n'avaient jamais dérapé. Elles le firent cette nuit-là. Les flammes montèrent haut, plus haut que d'habitude, léchant les poutres massives qui soutenaient le sol de l'étage du dessus. A travers les poutres, elles gagnèrent le plancher, puis la structure même du bâtiment, et bientôt nous fûmes pris dans un incendie dévastateur.

Le monde s'écroulait autour de moi. Je me souviens de l'âcre odeur de la fumée qui irritait ma gorge, me faisait tousser et tousser encore. La chaleur des flammes qui gagnait tout le bâtiment, tandis que mes parents me poussaient vers l'escalier menant au rez-de-chaussée. Je me souvient aussi du craquement de fin du monde qui fit s'écrouler une poutre sur la jambe de ma mère, l'empêchant de monter avec moi. Mon père, restant en arrière pour tenter de la sauver, tandis que je montais les marches aussi vite que mes petites jambes me le permettaient. Les flammes, encore, qui commençaient à dévorer leurs silhouettes rendues indistinctes par la fumée épaisse qui montait. Enfin, mon retour à l'air libre, alors que je m'enfuyais, en larmes, les poumons brûlés, m'extirpant de l'enfer à la force du désespoir.

Lorsque je me retournai, je ne vis que la maison en flammes, n'entendit que le craquement du bois qui flambe, de la pierre qui tombe sur la pierre. Et encore ne le vis-je que vaguement, les yeux irrités par la fumée, toussant et crachant, la poitrine douloureuse.

Ce fut cette nuit-là que mes parents rejoignirent les rangs des pêcheurs qu'ils avaient fait brûler.

A la mort de mes parents, j'aurais très bien pu aller vivre chez les parents de ma mère. Mais ils commençaient à se faire vieux et peinaient déjà à joindre les deux bouts, aussi décidèrent-ils de me confier à Roseline, leur première fille, ma tante.

Au final, je ne restai chez mes grands-parents que quelques semaines, le temps que des courriers soient échangés. Puis un homme se présenta chez nous, un serviteur de ma tante, et il m'emmena pour que j'aille vivre avec elle.

C'est une période de ma vie encore trouble pour moi. La mort de mes parents m'avait choquée, et depuis l'incendie, la moindre flamme provoquait chez moi de profondes crises de terreur. Je ne pouvais plus dormir avec une bougie allumée dans ma chambre, je me tenais aussi éloignée que possible du feu de cheminée, tétanisée par la peur... Lorsque le serviteur de ma tante se présenta pour m'amener à ma nouvelle famille, j'étais encore hagarde.

Je ne connaissais pas Roseline à cette époque. Je ne l'avais même jamais vue. Elle était parti se lancer dans le commerce avant ma naissance. Elle avait si bien réussi qu'elle était devenue riche, et avait épousé un noble, nommé Edmond de Rostand, dont les terres avaient été ravagées par la guerre. Il apportait le titre, elle apportait l'argent.
Edmond ne voulait pas m'adopter. Je le savais déjà à l'époque, car ces réticences avaient été rapportées à mes grands-parents par un courrier de ma tante. Roseline avait dû insister, arguant que je faisais partie de sa famille autant que leurs deux enfants, Emile et Luma. Il ne m'autorisa par exemple jamais à porter son nom, et je reste encore aujourd'hui Jaya Ballard, et non Jaya de Rostand.

Je ne me sentais pas à l'aise. J'entrais dans monde qui m'était totalement inconnu, mais surtout un monde dont mes parents ne m'avaient jamais dit que du mal puisque les puissants étaient à l'origine de la guerre. J'allais rencontrer une tante que je ne connaissais pas, des cousins dont je n'avais jamais entendu parler, et un homme qui avait rechigné à m'adopter.

Petite fille propre mais de basse extraction, pauvrement vêtue, je faisais clairement tâche dans le paysage, les bâtiments immenses et les richesses ostentatoires m'intimidaient. D'autant que mes cousins et cousines, conscients de ma basse extraction, ne me facilitaient pas les choses.

J'avais du retard sur eux. Beaucoup de retard. Ma tante me confia bien à un tuteur, pour que je le rattrape, mais je savais à peine lire, je comptais tout juste jusqu'à vingt... Le chemin fut long pour moi, d'autant que les enfants de ma tante, plus jeunes que moi d'un an pour Emile et de deux ans pour Luma, et pourtant plus savants que moi, profitaient de la moindre occasion pour me faire sentir à quel point je leur étais inférieure. Mon tuteur, lui aussi, se montrait extrêmement sévère à mon encontre. Il avait le droit de me battre si je n'apprenais pas bien mes leçons, et ne s'en privait pas.

J'étais de basse extraction, plus encore que mes cousins et cousines, puisque Roseline s'était hissée au rang de noble par son mariage, alors que je restais une fille de roturiers. Mon tuteur, issu de la bourgeoisie, avait souvent eu droit aux regards condescendants des nobles, si bien qu'il ne se priva pas pour se comporter de même envers moi. Il me méprisait, accusait mes origines lorsque je n'arrivais pas à comprendre mes leçons, et le moindre prétexte était bon à me donner des coups de ceintures. Il n'était pas rare que j'ai du mal à m'asseoir lors des repas.

Autant dire que ce fut un moteur particulièrement efficace... Et comme si cela ne suffisait pas, Emile et Luma en rajoutaient. Ils étaient moins directes, puisqu'ils n'avaient pas le droit de lever la main sur moi, mais le moindre prétexte était bon pour m'humilier. Ils parlaient sous cape, se taisaient lorsque j'approchais, et j'entendais perpétuellement leurs gloussements dans mon dos. Ils prenaient un malin plaisir à réciter leurs leçons lorsque moi-même je n'y arrivais pas, me jetant des regards en coin et des petits sourires suffisants pour bien me montrer que eux savaient, et pas moi.

Dans ce contexte, et bien que la mort de mes parents fut toujours une blessure lancinante, il m'était impossible de me morfondre. Je devais sans cesse faire des efforts, et lorsque j'allais me coucher le soir, j'étais bien trop fatiguée pour me lamenter sur mon sort.

La seule personne qui manifesta de la considération à mon égard fut ma tante, Roseline. Elle ne me connaissait pas bien, mais elle faisait tout son possible, lorsque ses activités commerciales lui en laissaient le temps, pour s'occuper de moi.
Je l'admirais. Contrairement à mes parents, elle ne s'était pas laissée dominer par ses peurs, et elle s'était construit une vie confortable à la sueur de son front. Et même si Edmond, Emile et Luma ne voyaient pas ma présence d'un bon œil, elle affirmait à qui voulait l'entendre que j'étais de leur famille, m'intégrant ainsi parmi la noblesse. Ce fut elle qui m'enseigna comment soigner mon apparence, comment me comporter de manière polie et courtoise, avec correction et dignité.

Ma tante fut mon meilleur soutien lors de mon adolescence. Sans elle, j'aurais peut-être laissé tomber... Je serais retournée dans mon village natale, et j'aurais travaillé comme servante malgré mon jeune âge pour ne pas être une charge pour mes grands-parents. Ou alors j'aurais finit comme une mendiante, sans la moindre éducation...

Mais j'étais déjà assez grande pour réaliser la chance que j'avais d'avoir une tante comme la mienne. Un privilège dont je devais me montrer digne. Alors je me jetai avec toute la détermination dont j'étais capable dans mes études.
J'appris à lire, à écrire et à compter. Ces connaissances, pourtant basiques, me permirent d'avoir accès à plus de connaissances encore. La politique, la philosophie, mais aussi les sciences... Je devenais peu à peu quelqu'un d'éduqué, même si mes connaissances restaient basiques dans un premier temps.

Ne restait qu'un problème, dont je ne parvenais pas à me défaire. Ma peur du feu, franchement handicapante.

Mon cas ne s'arrangeait pas le moins du monde. Lorsque le feu flambait dans la cheminée, je restais tétanisée sur ma chaise, les yeux rivés sur les flammes, m'attendant à tout instant à ce qu'un incendie éclate si je détournais les yeux. Qu'une bougie soit allumée dans un couloir, et il était quasiment impossible de m'y faire pénétrer, car je craignais que la bougie ne tombe et n'enflamme les riches tapis qui couvraient le sol. Lorsque j'allais me coucher, il fallait que ma tante souffle la bougie pour que je parvienne à trouver le sommeil, et encore... La pensée que, partout dans le manoir, d'autres bougies, d'autres torches, soient allumées, me tordait les entrailles.

Emile et Luma en profitaient bien d'ailleurs, puisqu'il leur arrivait souvent, par exemple, d'oublier "par mégarde" une bougie dans un couloir par lequel je devais passer, ce qui provoqua nombre de mes retards à mes cours... Et d'autant plus de coups de ceintures.
Ma phobie souciait beaucoup ma tante. Elle m'en parlait souvent, essayant de rationaliser tout ça, et même si je m’efforçais de l'écouter, cela ne marchait pas beaucoup...
Elle passa beaucoup de temps avec moi, à tenter de me débarrasser de ma peur. Elle me mettait en présence des flammes, me poussait à les regarder longuement, restant avec moi pour me soutenir. Cela sembla marcher... Un peu. Au bout d'un certain temps, je pus recommencer à manger normalement lors des repas, du moment que ma tante n'était pas loin. Mais dès qu'elle était absente, je retombais dans mes mauvais travers, et elle désespérait d'arriver à me débarrasser de mon problème.

Ce fut ce qui la poussa à engager un mage pour compléter mon éducation. Et elle ne choisit pas n'importe lequel, puisqu'elle confia cette tâche à un maître des arcanes de feu. Il s'appelait Klaus Croll.
Il avait une quarantaine d'années, mais connaissait bien son métier. Il avait servi pendant la guerre dans les armées Etruriennes, et depuis la fin des hostilités il louait ses services comme formateur auprès des maisons nobles du pays.

Au début, il devait me confronter à ma peur du feu. Me faire des démonstrations, me montrer que le feu n'était pas notre ennemi, mais notre ami, du moment qu'il était manipulé avec le savoir adéquat. Sa première démonstration... Ne se passa pas vraiment bien. Lorsque je le vis jouer avec les langues de feu, je m'enfuis en courant, me réfugiant dans ma chambre. Il fallut deux gardes du domaine pour arriver à m'en faire sortir, et par la suite je refusais de me rendre à ces cours en particulier.
Mais ma tante ne me laissa pas imposer mes exigences, et elle me renvoya manu militari auprès de Klaus.

Il fallut toute une conjecture pour me faire évoluer. Ce mage, déterminé à m'apprendre à maitriser les arcanes du feu. Ma tante, si forte, si déterminée, que rien n'arrêtait, qui fut un exemple pour moi. Emile et Luma, qui se moquaient de mes faiblesses et me rabaissaient, comme si cela leur permettait de garder l'estime de leurs parents, et qui me donnaient envie de leur donner tors. Et mes études, qui progressaient, m'éclairaient. J'apprenais à comprendre ce qui m'était arrivé dans mon enfance, la guerre, la peur qui pousse l'humain dans ses pires retranchements.
Peu à peu, je méprisait mes parents. Je résolut de ne jamais leur ressembler. Cette décision fut le déclencheur du profond changement qui s'opéra en moi durant mon adolescence.

Avec cette motivation, je me jetai à corps perdu dans mes études. Déterminée à devenir la meilleur version possible de moi-même, et non plus uniquement poussée par la menace d'une correction, les ressources dont nous disposions au domaine ne furent bientôt plus suffisantes à étancher ma soif d'apprentissage.

Peu à peu, j'apprenais, et mon tuteur avait de moins en moins de raisons de me battre et de m'humilier. J'arrivais même à le surprendre une fois ou deux en extrapolant sur ses leçons... Bon, cela donna lieux à de nouvelles corrections, puisqu'il m'accusait de faire n'importe quoi avec mes cours, mais intérieurement, je ne pouvais m'empêcher d'éprouver une certaine fierté. Même les piques de mes cousins ne m'atteignaient plus autant.

Mais le changement le plus déterminant concernait ma phobie. Car, peu à peu, je cessai de m'enfuir ou de rester tétanisée sur place. Je craignais toujours qu'un incendie se déclare, aussi surveillais-je toujours avec une folle intensité la moindre flamme qui brûlait en ma présence, mais peu à peu je me faisais à l'idée que les flammes n'étaient pas
uniquement maléfiques... Tout dépendait de notre degré de maîtrise sur elles.

C'est ainsi que me vint une idée. Il me fallut un moment pour trouver le courage de demander à Klaus ce que j'avais en tête, mais je finis par y arriver. Je voulais qu'il m'apprenne la magie dont il usait. Il en parla à ma tante, qui lui donna son accord, ravie que je m'intéresse aux arts nobles de la magie.
Pour Klaus, cependant, le simple accord donné par Roseline n'était pas suffisant pour m'apprendre la magie. Il m'apprit que n'importe qui ne pouvait pas forcément la maitriser, qu'il fallait déjà disposer d'un certain potentiel dans ce domaine.

Ainsi, il entreprit de me tester, de voir si j'avais le potentiel nécessaire pour apprendre. Connaissant mes origines roturières, il était sceptique... Mais lorsque je lui appris que mon père était un prêtre, il parut déjà moins inquiet. Cela n'assurait pas que j'ai les prédispositions, mais me donnait tout de même plus de chances... Au final, il commença à m'apprendre les rudiments de la magie. Ma capacité à faire de la magie se confirma lorsque je produit ma première flamme sous son œil vigilant, en extérieur, car cela me rassurait.

Je ne commençai pas par là, bien entendu. Avant de me faire essayer il m'enseigna les différentes branches de la magie et ce qu'il me fallait savoir à leur sujet. Leur utilité, leur fonctionnement, les règles de base de la magie, la nécessité d'un catalyseur... En l’occurrence, la magie Anima, comme la magie blanche et noir, demandait des tomes de leurs éléments respectifs. Seule la magie curative, dérivée de la magie blanche, demandait un bâton au lieux d'un tome.

La magie que je voulais maitriser était celle du feu, et vu mon passif avec cet élément, ce n'était pas innocent. J'en avais tout simplement assez d'avoir peur, de rester figée lorsqu'il y avait du feu dans une pièce. Je voulais dompter ma peur, faire du feu un allié et non plus un ennemi. Je voulais pouvoir prévenir un incendie, et apprendre à me défendre en me servant de ce puissant élément. J'en avais assez de servir de souffre douleur à la famille de ma tante, et cette faiblesse leur donnait trop de prise sur moi.

Ce fut long, et difficile. malgré ma maitrise grandissante, le feu continuait à me faire peur. Si celui que je tirait de mes tomes me rassurait, le reste continuait de m'inquiéter, de me mettre mal à l'aise... mais cela porta tout de même ses fruits. Je cessai enfin de me figer de terreur dès qu'il y avait du feu en ma présence. et même s'il continuait à me faire peur, je pouvais à présent passer à coté d'une bougie sans avoir besoin de ma tante près de moi. Et lorsqu'Emile et Luma le jouaient un mauvais tour, je n'hésitais plus à leur voler dans les plumes.

Car avec ma maitrise grandissante de la magie me vint une plus grande confiance en moi. J'apprenais à ne plus me laisser marcher sur les pieds, ni par mes cousins et cousines... Ni même par notre tuteur d'ailleurs, auquel il m'arrivait souvent de répondre à présent. Et lorsqu'il menaçait de me frapper, au lieux de me laisser faire, je lui tenais tête. Si je le voyais sortir sa ceinture, je quittais simplement la salle de classe et n'y revenait que le lendemain.

Je sentais que mon indépendance nouvelle ne leur plaisait pas franchement... Mais ils n'y pouvaient pas grand chose. Comment pourraient-ils se plaindre à Edmond que je ne me laissais plus marcher dessus ?

A ce stade de mon histoire, il faut que je vous apprenne que nous donnions de temps en temps des fêtes au manoir. Nous habitions proche de la capitale, ce qui nous permettait d'avoir régulièrement un certain nombre d'invités de marque. A ces occasions, au grand damn d'Edmond, Roseline me présentait comme sa nièce, et me donnais ainsi accès à toutes les relations de la famille. En outre, c'était une bonne occasion de mettre à l'épreuve mes connaissance du monde dans lequel nous évoluions, celui de la noblesse.
Ce détail est important, car il contribua au fait que je ne me méfiai pas lorsque je reçut la première lettre.

J'avais alors dix-huit ans. Emile et Luma semblaient s'être enfin lassés de me tourmenter, et notre tuteur, à présent inutile puisque nous n'avions plus besoin de lui pour apprendre, avait été libéré et servait à présent auprès des enfants d'un marquis quelconque dont je n'ai jamais pris la peine de retenir le nom. Les choses allaient bien mieux pour moi... Mais j'avais également pu me rendre compte d'un autre problème.

Les seules personnes avec lesquelles j’entretenaient de bonnes relations étaient ma tante et Klaus. Ma tranquillité me permettait de me rendre compte à quel point il m'arrivait de me sentir seule. Lors de ces fameuses soirées, je ne nouais aucune véritable relations, j'étais bien trop brusque pour eux... Sans même parler de mon excentricité, peu de nobles approuvant mes lubies étranges telles que mes peintures faciales ou ma langue percée. Malgré l'enseignement de Roseline, j'avais un caractère bien trempé. J’accueillis donc cette première lettre avec méfiance, peut-être, mais aussi avec une certaine émotion.

Elle était signée d'un certain William de Shine, fils d'un petit seigneur vivant à l'autre bout du pays. Un bref voyage à la capitale, m'écrivait-il, avait été l'occasion de m’apercevoir lors d'une fête donnée chez les Rostand... Et depuis, toujours d'après sa lettre, il ne parvenait pas à effacer mon image de son esprit. Il requérait la permission de me faire la cour par l'entremise de ces lettres, car ses devoirs l'empêchaient de voyager aussi librement qu'il ne l'aurait voulu.
Je ne me souvenais pas avoir rencontré William de Shine lors d'une quelconque fête, mais peut-être ne l'avais-je simplement pas remarqué... C'était bien dommage, car sa lettre s'avérait très poétique et me donnait envie de mieux le connaitre.
Je lui envoyai ma réponse quelques jours plus tard, sans accéder à sa requête... Mais sans la rejeter non plus. Apprendre à le connaitre m'intéressait.

Nous échangeâmes des courriers pendant plusieurs années. Je faisais preuve de réserves lors de mes premières lettres, mais il savait rester subtile, et ne se montrait pas trop entreprenant. Il semblait avoir conscience de mes réserves, et s'appliquait à se montrer aussi honnête qu'il le pouvait. Du moins en avais-je l'impression.

Peu à peu, je me rendit compte que j'attendais ses lettres. Je me sentais bien. Plus nous échangions, et plus j'avais l'impression de pouvoir me confier à lui. Je commençais à lui raconter mon quotidien, les évènements notables qui m'arrivaient. Comment je me sentais seule au manoir, et à quel point ses lettres me faisaient du bien, me montraient que quelqu'un s'intéressait à moi.
Je lui posais des questions sur lui aussi, sur sa vie. Les anecdotes qu'il me racontait étaient suffisamment précises pour ne pas me mettre la puce à l'oreille.

Je m'attachais à lui, par l'intermédiaire de simples lettres. Peu à peu, notre relation évolua. Lentement, car nos échanges étaient conditionnées par la vitesse à laquelle nos lettres voyageaient, mais elle évoluait. Nous désespérions tout deux qu'il ait le temps de revenir près de la capitale, de pouvoir enfin nous rencontrer de visu et parler sans l'intermédiaire du papier. Je commençai même à tomber amoureuse de lui.

J'aimais son humour et sa sincérité. J'aimais la manière dont il parlait, sans frein, sans masque, me dévoilant chacune de ses qualités, mais aussi ses défauts. il était facilement en proie au doute, il manquait d'une certaine confiance en lui. Je le trouvais charmant.
Lui-même me disait apprécier ma franchise, ma tendance à faire ce qui me chantait sans tenir compte des qu'en dira-t-on.

Enfin, après plusieurs années de correspondance, il m'envoya une lettre. Cette lettre que j'attendais depuis si longtemps.
Il revenait passer un mois à Aquileia. Nous pourrions nous voir. Il me donna la date à laquelle il devait arriver, et je lui répondit en lui indiquant quel jour nous donnerions une fête chez les Rostand, afin qu'il puisse se joindre à moi. Il me répondit qu'il comptait profiter de son voyage pour demander ma main à Edmond. Je nageais en plein bonheur.

Jamais je n'avais attendu une fête avec autant d'impatience. Ce jour-là, je me fis plus belle que jamais, soignai particulièrement mon maquillage. Je rayonnais littéralement lorsque, le jour fatidique, j'entrai dans la salle de bal. Au point que certains de nos invités réguliers, qui ne faisaient habituellement pas attention à moi, ne tournent la tête dans ma direction. Comme si mon bonheur était communicatif.

Je le cherchai des yeux. J'attendais qu'il vienne vers moi. Après tout, si lui m'avait remarqué, lors de cette fête plusieurs années auparavant, il était susceptible de me reconnaitre...
Mais les heures s’égrainaient, et personne ne venait encore me voir pour se présenter sous le nom de William de Shine. Je commençais à me demander s'il n'avait pas eu un empêchement. Je sentais un nœud se serrer dans ma poitrine, l'angoisse me serrait les tripes plus surement qu'un grand feu de cheminée...

C'est alors que le masque tomba. Emile et Luma entrèrent finalement dans la salle de bal, les bras chargés de sacs desquels dépassaient... Des enveloppes. Des dizaines d'enveloppes. Quelques uns de leurs amis les rejoignirent, et ils s'installèrent tous à une table. Un doute affreux s'insinuait en moi, mais je refusais de le croire. Ce ne pouvait pas être vrai... Je m'approchai de la table.

Je ne rêvais pas, c'étaient bel et bien mes lettres. Toute ma correspondance avec William. Ils avaient absolument toutes mes lettres... Et ils commençaient à en faire la lecture à leurs amis, hilares. Aucun ne se privait de regarder dans ma direction, et leurs éclats de rire étaient tout sauf discrets.

Quelque chose s'est brisé en moi. Je retint mes larmes comme je le pouvais, les poings serrés à tel point que mes ongles s'enfonçaient dans les paumes de mes mains, les faisant saigner. Je restai figée de longues minutes tandis qu'ils déclamaient à qui mieu mieu mes lettres d'amour. Puis je craquai.

J'avais pris l'habitude de garder mon tome de feu avec moi, à la manière dont un duelliste aurait gardé sa rapière. Ce jour-là, il aurait mieux valu que je n'ait pas eu cette habitude. Car dans ma fureur, je m'en emparai et l'ouvris. J'étais au delà de toute réflexion. J'avais mal. Tellement mal...

Ils ne s'y attendaient pas. J'avais toujours été leur souffre douleur... Ils ne s'imaginaient pas que je pourrais compromettre ma situation de cette manière. Et le papier à lettre fait un combustible de choix.

J'ai invoqué le feu. En cet instant, je ne souhaitais rien d'autre que de faire disparaitre mes cousins, de leur faire payer ce qu'ils venaient de me faire. J'avais le cœur brisé. Je créai la panique dans la salle de bal.

Ce jour-là, j'ai tué Emile et Luma. A peine quelques mois se sont écoulés depuis, mais le souvenir reste flous dans mon esprit. Jamais je n'ai autant aimé le feu que ce jour-là. Mais lorsque les flammes ont commencé à attaquer le bâtiment, j'ai eu l'impression de remonter douze ans en arrière, au jour de la mort de mes parents. Saisie de terreur à mon tour, je me suis enfuie avec seulement les vêtements et bijoux que j'avais sur le dos, ainsi que mon tome de feu. Il m'a fallut plusieurs heures pour réaliser à quel point mon acte était définitif.

J'avais tué mes cousins. Plus jamais je ne pourrais revenir en arrière, retrouver l'affection de ma tante, qui devait me détester plus que tout. Plus jamais je ne pourrais revoir quelqu'un que je connaissais sans être reconnue pour ce que j'étais : une meurtrière. Je devais... m'enfuir. L'idée me retournait l'estomac, mais avec les évènements de la soirée, je n'étais plus à ça près... Et je ne voulais pas mourir exécutée. Je passai la nuit dans la forêt. Je ne dormis presque pas, trop bouleversée... L'inconfort du tapis de mousse n'était même pas en cause.
Aux premières heures du jour, j'ai rejoint le village le plus proche pour revendre mes riches vêtements et mes bijoux, avant que la nouvelle de l'incendie et de ma fuite ne fasse le tour de la région. Avec l'argent ainsi obtenu, je m'achetai des vêtements plus solides, plus sobres aussi, de manière à être plus discrète.

C'est ainsi que commença mon exile.



Derrière l'écran

Pseudo : Mystical Owl Eldritch ~ Alias Moe.
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Ce que vous en pensez / suggestion : Le codage du forum est vraiment super moche...
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Maze
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Date d'inscription : 02/11/2018
Classe : 1
Niveau : 1
Maze
Sam 4 Jan - 11:21
Style, langue, qualité d'écriture 1,5/2

Hé bé comme d'habitude hein ? Style fluide, propre, vocabulaire intéressant... Et d'inévitables fautes. Le plus souvent, c'est le teeeerrrrrible accord en "t" à la première personne. Genre des "je réalisait" et d'autres mochetés un peu partout.
Quelques confusions, probablement fautes de frappes, entre les pluriels et singuliers (genre "mon amis") et je crois avoir vu passer aussi un soucis masculin/féminin... Bref. Sur la taille du texte, ça passe pas trop mal malgré tout.
En revanche, c'est un peu "compact". Les deux tiers de tes pavés auraient pu bénéficier au moins d'un retour à la ligne qui aurait aéré le texte, même si j'ai déjà vu pire.

Bref, la routine.

Crédibilité 1,5/2

Globalement, ça va. Une famille un peu "séparée" d'origine modeste, la tante déterminée et travailleuse qui va faire sa vie envers et contre tout, les autres qui se recroquevillent dans les prédicateurs de malheur et qui sombre dans les sectes, l'incendie (il ne faut pas jouer avec le feu, les enfants), le traumatisme qui en découle, l'orphelinat, l'adoption par la famille restante et le rejet par les cousins/cousines...
Bref, j'vais pas faire la totale, mais j'ai rien vu qui m'ait vraiment fait dresser un sourcil perplexe, sauf une chose qui te vaut cette perte de 0,5 points : Aucune explication sur son affinité avec la magie. Certes, elle vient d'Étruria qui est connue pour ses magiciens... Mais la majeure partie de la population n'y a pas accès malgré tout.

Originalité 1/2

Bon, les tragédies s'enchaînent très bien et sont parfaitement logiques, hein. Mais... Bon, les parents se sont fait pigeonner car ils avaient peur, ils sont morts dans un incendie, elle elle a été récupérée par l'orphelinat, puis la famille éloignée qui ne l'aimait pas, puis la rébellion contre les nobles car "c'est le maaaal" ... Mouais bon.
Pareil, l'ami des rues qui est un voleur au grand cœur, qui se fait défoncer et du coup ça mad' Jaya... Originalité/20 comme on dit. C'est assez logique, ça marche très bien, et ça permet de libérer le perso pour faciliter le jeu... Mais c'est hyper classique.
Un point quand même pour le soin mis à développer son maquillage (très peu de persos en utilisent en jeu, alors qu'ils en sont probablement gavés normalement) et pour le piercing à la langue, qui somme toute n'est pas banal dans un univers fantasy.

Physique 3/3

Je crois pas avoir à ajouter quoique ce soit ici... On sait très bien les détails de son visage, son corps, ses petites manies, ses accessoires... Peut-être éventuellement parler de parfums (qu'il s'agisse du produit, ou de simplement porter des fleurs au col ou dans les cheveux), mais c'est superflu.
Je vais juste souligner un détail, plus par maniaquerie de ma part que d'erreur de la tienne, car les robes : C'est pas pratique. Sûrement plus qu'un corset, c'est vrai... Mais une vraie robe de noble ne permet même pas de courir, hein ?

Mental 3/3

Pareil, je pense pas qu'il manque quelque chose ici. On a son caractère, ce qu'elle aime, ses "déviances", ses fascinations... On se fait une idée complète de ce qu'elle pourrait dire ou faire dans la plupart des circonstances.
Il manque peut-être une éventuelle réaction face à la violence physique directe... Mais c'est vraiment, vraiment pour chipoter.

Histoire 7/8

C'est très satisfaisant je pense. J'aurais aimé qu'on ait des noms, et pas seulement pour les cousins. Même du point de vue de Jaya, ça fait très, très impersonnel alors qu'on parle quand même de sa famille (même sa tante n'en a pas).
Il y aurait eu moyen aussi de creuser un peu plus en détail quelques trucs. Les punitions autorisées pour le tuteur par exemple, ou celles que son père adoptif pouvait éventuellement lui flanquer si elle lui attirait de mauvaises choses.
De même, elle aimait trainer dans les rues, près du peuple... C'est cool, mais c'est là qu'il faut rajouter du détail. Elle est quand même noble, et elle s'y promène régulièrement seul au contact des gens qui ne sont pas forcément les plus fréquentables.
Qu'aime-t-elle aller voir ? Se rend-t-elle utile, ou elle fait juste spectateur ? Est-ce qu'elle en profite pour toujours s'acheter un petit truc en passant, quelque chose ? Nan, parce que "la noblesse c'est le mââââl" mais les roturiers grossiers, violents et souvent avinés, ça y a aucun problème...

M'voilà.


Total : 17/20


Une jolie note (plus que la mienne èwé) qui convient bien à une jolie fiche.
Plus qu'à attendre l'aut' zouf et pouf, on sera fixés.
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Jaya Ballard
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Jaya Ballard
Lun 1 Juin - 10:20
Pouf ! Avec un retard conséquent, mais osef, je poste pour demander ma seconde chance ^^
Comme ça c'est fait, c'est officiel, et j'vais encore me faire dézinguer sur l'ortho, youpi !

Alors je sais que ça fait très con de demander une 2eme chance avec un 17 sur la première, mais les remarques qui ont été faites m'ont fait me rendre compte de pas mal de soucis avec ma première fiche, notamment quelques trucs qui me plaisaient pas du tout... Du coup si la note est pire osef, la fiche aura au moins plus de cohérence. Et une fin plus sympa aussi.
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Maze
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Running Girl
Messages : 66
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Niveau : 1
Maze
Dim 14 Juin - 11:25
Second passage, après les ajustements, et accessoirement, l'évolution du système de notation :


Style, langue, qualité d'écriture 1,5/2

C'est presque amusant de voir à quel point ça ne changera jamais. Même après je ne sais combien de relecture, de conseils, de corrections, etc... Bon, on progresse hein ? Mais il y a toujours les fautes ici et là, des accents où il faudrait pas, des accords de genre et de nombre qui font ce qu'ils veulent quand il faudrait pas, et blablabla.
Sinon c'est bien, mais tu connais la chanson, m'voyez ?

Crédibilité 1,5/2

Globalement, c'est très bien. Mais comme ça sera expliqué ci et là, y'a quand même quelques trucs qui me donnent pas envie de te mettre le max ici. Ça peut-être un parti pris, mais j'ai envie de te compliquer la tâche et de sanctionner le moindre truc qui va pas u_u

Originalité 2/2

Contrairement à sa version précédente, on a là une nana qui a littéralement combattu le feu par le feu afin d'essayer de surmonter une phobie, chose rare sur un forum (et pour bon nombres de personnages fictifs de toute façon).
C'est une "punk" de fantasy, il lui manque plus que la crête ou le crâne rasé, on prend soin d'introduire pas mal de détails qui sont souvent absents (parfums, maquillages, etc), on a un côté intéressant avec l'éducation injuste et la fourberie de ses cousins.
Bref, c'était cool et je pense pas qu'on en croise souvent des histoires comme ça. Donc, la note s'en ressent.

Physique 2/2

Comme la dernière fois, c'est toujours complet, détaillé, plutôt soigné, c'bien.

Mental 2/2

Même chose. C'est complet et efficace, je pense.

Forces et faiblesses 2/2

Déterminée, intelligente et honnête dans les qualités, ça me semble valide. Il aurait peut-être été possible de rajouter qu'elle sait user de ses charmes ou autre, éventuellement.
Dans les défauts, elle flippe de son propre élément, c'est une crevette, impulsive et qui sait pas demander de l'aide lorsqu'elle en a besoin. Ça semble faire le tour du personnage, ça parait bien.

Histoire 7,5/8

Une très bonne histoire, longue, complète, détaillée, cohérente (je pense) avec un peu de sentimentalisme pour faire bien. Bref, c'est très cool. C'est mieux que ce que t'avais proposé à l'origine.

Quelques petits regrets, si j'ose dire, malgré tout. Pour faire bien, j'aurais aimé savoir quel genre de commerce tenait la tante (bijoux, vêtements, cuir, armes ? entre un vendeur de lames ou de bagues, on a pas la même mentalité par exemple). Sans nécessaire développer à fond la complexité du métier, au moins avoir une idée de son domaine favori/de base aurait été pas mal.

Ensuite, le vrai point négatif à vrai dire : Quand est-ce qu'elle s'est faite percer la langue et a pris goûts aux peintures faciales ? On apprend, juste avant sa première lettre, ces deux traits pourtant très caractéristiques. Ça sort, comme ça, pouf, d'un coup, et c'est tout. On n'en sait pas plus ni avant, ni après.

Et dans la foulée, je préciserais aussi qu'à aucun moment de toute la fiche elle ne semble se soucier de l'entretien de sa condition physique, et je doute qu'elle commence à le faire une fois en double traumatisme pour homicide familial et en fuite. S'il n'y avait pas une certaine emphase dessus dans la description physique, on n'aurait aucune idée de sa silhouette et son état de santé.
(Et parce que je résiste pas à la tentation de le faire : soulignons que l'état "un peu grassouillet" ne s'obtient pas par le jeûne. Être bien en chair signifie avoir de quoi manger, avoir de quoi BIEN manger signifie avoir, généralement, beaucoup d'argent. C'est pour ça que les nobles aimaient être un peu rondouillard. Bon, on porte pas la crédibilité jusque-là dans un monde fantasy... mais voilà, j'avais envie de le souligner)

Et sinon... la fuite finale me laisse sceptique. On ne pouvait pas faire fugitive moins discrète que Jaya j'ai l'impression, et malgré tout elle semble s'être échappée sans aucun problème. En robe, à pied - en talons même - et avec une allure très caractéristique. Le seul moyen d'être moins efficace aurait été de ramper sur le ventre façon chenille.


Conclusion : 18,5

Hé bé tu nous as fait péter le score cette fois ! C'est une fiche de très bonne qualité, quoiqu'elle se termine un peu en eau de boudin (ou en queue de poisson. Je sais pas) mais fallait bien lui donner une raison de finir clodo sur les routes...
Bref, autant sur la version précédente j'ai plutôt tenté d'être clément, ici tu as obtenu une meilleure note alors que j'essayais plutôt le contraire. Gg comme on dit.
En l'absence (que je présume définitive) de notre troisième larron, je t'encourage donc désormais à aller faire ta fiche technique sans l'attendre jusqu'au Jugement Dernier.
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