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La véritable Histoire (Contexte complet)
Maître du jeu
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Voix du monde
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Maître du jeu
Jeu 29 Aoû - 20:41
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Il y a fort longtemps, les êtres les plus puissants et les plus sages que connut ce monde régnaient en maîtres absolus, et en paix. Ils bâtirent des cités titanesques, dont on peut encore trouver certaines ruines aujourd'hui. Ils s'abreuvaient de magie au quotidien comme les Humains respirent de l'air, alimentant leurs corps fantastiques en observant durant des éons les races mortelles, qu'elles vivent sous leur tutelle, mues par l'admiration ou la curiosité, ou à l'écart pour mener leur existence éphémère sans être dérangés par les Seigneurs du monde.
Ces êtres tout-puissants qui regardaient s'écouler l'éternité sans heurt et pour qui les plus grandes guerres des Humains n'étaient rien de plus qu'une broutille, un vague bruit de fond disparaissant dans le néant aussi vite qu'il n'était apparu, étaient les Dragons.
Guidés par la tribu des Dragons-Divins, les plus révérés et puissants de toute leur espèce, ils traversèrent des époques entières sans que leur vie quasi-éternelle ne change. Vivant dans leur harmonie universelle que rien ne pouvait troubler, ces mythes ancestraux savouraient paisiblement leur très longue existence, en accordant humblement le droit aux autres races de vivre la leur.

Mais il y a de cela plus de mille ans, sur Élibe, l'ordre des choses changea. Infiniment curieux et avides, les Humains empiétèrent sur l'existence des vénérables créatures. Poussés en avant par leur désir impérissable de contrôler leur propre vie et de posséder toujours plus, aussi loin que pouvait porter leur regard, les mortels bâtirent des armes, élaborèrent des sciences, travaillèrent des arts ésotériques, jusqu'à avoir l'audace de revendiquer le titre d'espèce dominante.
Ce n'était pas la première fois que les Dragons affrontaient ce genre de « rébellion ». Lorsque la diplomatie échoua et que les premiers sangs coulèrent, les presque-dieux affichèrent leur supériorité absolue en balayant aisément des armées et des villes, brisant la volonté de peuples entiers.
Toutefois, ils sous-estimèrent la férocité des Hommes. Face à un ennemi si puissant, l'Humanité redoubla d'efforts et d'ingéniosité. Leurs nouvelles armes devinrent des outils destructeurs, et leurs sortilèges maladroits devinrent bientôt des cataclysmes commandés à volonté. Jusqu'alors invincibles, les Dragons commencèrent à tomber sous les coups des mortels.
Ainsi commença la Guerre Antique, appelée le Purgatoire, où les Hommes et les Dragons s'entretuèrent durant des siècles, et dont le dénouement détermina l'avenir du monde entier.

Face à la menace que représentaient les mortels, les Dragons se déplacèrent en masse pour écraser de leur supériorité naturelle les impudents qui osaient assassiner les leurs. Pour chaque Dragon qui succombait, cent Humains périssaient en retour. La guerre semblait n'être l'affaire que de quelques années, avant d'obtenir la soumission ou l'extermination de l'Humanité.
C'était sans compter sur le rythme de vie rapide, presque frénétique de leurs ennemis. Ils se reproduisaient à une vitesse effarante, constamment, dans tous les sens. Partout où il y avait des Humains, ceux-ci copulaient et produisaient de nouvelles générations. Comble de l'horreur, en à peine une à deux décennies, un nouveau-né pouvait devenir un guerrier ou un magicien parfaitement apte à poursuivre le combat.
Infiniment plus puissants, les Dragons n'étaient cependant qu'une poignée et leur longévité sans pareille s'accompagnait d'une fertilité ridicule, et d'une croissance extrêmement lente. Un Dragonnet avait besoin de presque un millénaire pour entrer dans l'âge adulte, un temps qui leur faisait désormais défaut.
Le moindre Dragon défendait âprement sa précieuse vie, emportant avec lui des régiments entiers à chaque fois, même dans les pires embuscades... mais pour chaque Homme qui tombait, dix autres le remplaçaient très rapidement. Beaucoup trop rapidement.
Eux qui se pensaient invincibles depuis l'aube des temps voyaient leur inéluctable défaite approcher, année après année, leur force éternelle ne pouvant rivaliser avec l'éphémère vitalité des Humains. Tout comme leurs ennemis, il leur fallait une nouvelle arme...

Née du désespoir, la solution émergea par un acte si inqualifiable qu'il divisa l'antique race. Alors que les êtres les plus sages de l'Histoire découvraient l'amertume, la rage et la haine, certains esprits s'animèrent également d'un pragmatisme impitoyable.
Leur unique espoir était de produire de nouvelles troupes aussi vite que le faisaient les Hommes. C'était bien évidemment impossible... naturellement. Mais en usant de magie et du sacrifice de l'un de leurs plus précieux membres, il était possible de créer des « pseudo-Dragons », sans identité, sans volonté, mais dont la force approcherait de la leur.
Révoltée, près de la moitié de leur peuple s'opposa à cette idée, menaçant les extrémistes qui voulaient l'appliquer alors même que les Humains devenaient toujours plus nombreux et puissants et que les générations successives, entraînées par la guerre et la nécessité de grandir pour survivre, se faisaient plus menaçantes. Les Dragons-Divins particulièrement, souverains de toute vie en ce monde, commandèrent d'oublier ce plan. Si leur heure était venue, alors il était de leur devoir de l'accepter, et de rendre à ce monde ce qui leur avait été si précieusement confié.
Une noble et admirable humilité, que beaucoup refusèrent, eux qui étaient les plus grands de ce monde qui leur appartenait de plein droit. Ils prirent par la force une jeune Dragonne-Divine, une proie facile et naïve, qui rêvait encore d'une paix possible entre les mortels et les éternels, et en firent l'objet de leur vengeance.
Ils brisèrent son âme et souillèrent son essence, dénaturant la plus belle des créatures qu'ait porté ce monde pour en faire une abomination, un monstre horrifique à tel point que les Dragons n'oseront jamais prononcer son nom déchu. Ils transformèrent la malheureuse en Dragon-Démon à l'esprit malléable. De la future souveraine de leur race, il ne restait qu'un pantin atonique et exploitable.
Sa nouvelle essence corrompue servit de matière première à la création d'une nouvelle race appelée les Dragons de Guerre. Des êtres à peine vivants à la force considérable, et productibles à volonté.
Désormais capables de s'opposer au nombre des Humains, les Dragons renversèrent le cours de la guerre alors que leur propre race se déchirait. Bon nombre des leurs quittèrent à tout jamais Élibe vers des destinations incertaines. On ignore tout du sort de ceux qui refusèrent de cautionner ce sacrifice.

Mais si le nombre d’Humains diminuait, à l’instar de leur territoire, à mesure que les Dragons artificiels écrasaient leur supériorité numérique, leur volonté ne faisait que croître. Ils se surpassèrent durant des années de recherches, d'essais et d'expériences, jusqu'à avoir le dernier mot de l'Histoire.
En combinant le meilleur de toutes leurs compétences, ils créèrent les neuf Armes Divines. Summum des sciences de la forge et de la magie de l'Humanité, ces armes ne possédaient qu'un seul objectif : anéantir les Dragons. Et elles en avaient le pouvoir. Ils les confièrent aux huit plus valeureux de leur race. Des braves parmi les braves, au talent exceptionnel.
En brandissant ces armes, ils refaçonnèrent le monde et terrassèrent les Dragons par dizaines. Menés par Hartmut, leur chef et champion, ils se frayèrent un chemin jusqu'au Dragon-Démon, source de la production infinie des Dragons de Guerre.
Cependant lorsqu'il découvrit l'abomination, Hartmut ne fut pas frappé de haine... mais de pitié. Il comprit que sous ses yeux ne se tenait pas, enfermée, une bête immonde assoiffée de sang... mais une victime de la guerre, de sa propre race, qui avait vu son esprit arraché par ceux qu'elle considérait comme ses frères.
Au moment de porter le coup fatal, le champion retint ses compagnons et demanda à achever la créature lui-même. Armé de l'Épée des Sceaux, la plus puissantes de toutes leurs armes et si redoutable qu'elle était animée de sa propre conscience, il pria pour l'âme de la créature avant de plonger la lame divine dans le cœur du Dragon, mettant un terme à la naissance des Dragons de Guerre.
Privés de leur meilleure arme, leur seul espoir, les Dragons perdirent la guerre, incapable de lutter à la fois contre ceux qui seront appelés pour le reste de l'Histoire les « Huit Héros » et leurs armes surpuissantes, et contre la fertilité des mortels. Le conflit se termina dans une véritable catastrophe de grande ampleur qui fut nommée le Dernier Hiver, une véritable tempête de puissance et de magie dans un déchaînement chaotique d'énergies qui bouleversa le monde entier.
Les légendes racontent alors de nombreuses histoires. On dit que pour survivre, les derniers Dragons auraient fui vers une dimension parallèle en passant par un portail sinistre, sur l'île de Valor. On prétend aussi que le porteur de la Durandal, l'épée des flammes, aurait redonné la vie à une terre ravagée et aride en la brandissant vers le ciel et implorant son aide. Et bien d'autres mythes virent le jour, déformés ou non par le temps, puisant tous leurs racines dans cette époque troublée qui vit une race mortelle triompher de l'espèce suprême.

Par la suite, les Huit Héros se séparèrent et la plupart fondèrent un nouveau royaume qui subsiste encore aujourd'hui, comme un ultime héritage des plus grands des Hommes.

Athos, l'Archimage, le plus grand magicien ayant vécu en ce monde qui portait le tome du Feu absolu Forblaze, s'effaça discrètement de la surface, se retirant loin pour poursuivre son étude des arcanes. Le destin conduira ses pas jusqu'à Arcadia, une étrange ville perdue dans les sables de Nabata, où Humains, Dragons et leur progéniture commune vivent en parfaite harmonie, comme c'était le cas autrefois. Il y rencontrera un jour Nergal, un mage aussi sage que puissant, qui deviendra son meilleur ami... puis son pire ennemi en succombant à l'appel de la Magie Noire. Mais cette histoire ne s'arrêtera pas là...

Bramimond, l'Énigme. Il n'existe aucune source capable de certifier de l'origine de ce mystérieux personnage. Tout ce qu'on sait de cet individu, c'est qu'il était constamment enveloppé dans une large cape masquant son corps et son visage, qu'il possédait un caractère instable, changeant, qui serait du à son abandon à la magie noire. La légende la plus fiable raconte qu'afin de vaincre les Dragons, il aurait sacrifié jusqu'à son identité aux ténèbres qui l'auraient récompensé en lui apprenant comment écrire le plus puissant des tomes du monde : le sortilège de destruction Apocalypse.

Durban, le Berserker, était connu pour sa force sans pareille qui lui permettait de brandir la hache capable de commander à la foudre elle-même : Armads. Sauvage, le guerrier se retira du continent et posa les premières pierres des civilisations de l'Archipel de l'Ouest.
On prétend que son fantôme apparaît à quiconque ose réclamer son arme ancestrale, mettant en garde son porteur de la malédiction qui pèse sur le pouvoir colossal de sa hache. Celui qui osera s'emparer d'Armads rencontrera son destin sur le champ de bataille. Mille ans plus tard, la prophétie fait encore effet...

Hanon était une femme dont le talent d'archère et de cavalière n'avait d'égale que sa fierté. On prétend qu'elle décochait ses traits si vite qu'il frappait leur cible avant même qu'on ne les entende. Elle maniait Mulagir, l'arc des vents et fut la fondatrice de Sacae.
Aujourd'hui encore, ses descendants nomades respectent sa mémoire et ses techniques, et les font craindre à leurs ennemis.

Barigan fut un cavalier au port noble dont on se souvint pour son intransigeance et son talent aux armes d'hast. Il était le porteur de Maltet, la lance du blizzard, et fonda le royaume d'Ilia. On prétend que ses coups trouvaient toujours le point faible de sa cible.

Roland, appelé le Champion, était un homme de taille modeste, bien plus impressionnant par sa volonté que sa carrure. Il maniait Durandal et fonda Lycia, où se trouvent Ostia, Pherae, Caelin et bien d'autres. Il parait qu'Eliwood lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, au point de le confondre avec l'esprit qui gardait l'épée des flammes.

Sainte-Élimine est peut-être le membre des Huit Héros qui a le plus impacté le monde actuel. Elle n'était pas la plus forte, la plus brave ou la plus intelligente des légendes, mais elle était la plus dévouée. Elle est à l'origine de la fondation d'Étruria, nation sublime dont la suprématie n'a jamais été contestée que par le royaume de Bern, mais aussi du culte qui porte encore son nom aujourd'hui.
Par sa piété et sa bonté, elle a inspiré durant plus d'un millier d'années l'Humanité vers la voie du bien. Ses leçons de bienveillance et de compassion lui survivent encore et son adulées comme des commandements de vie par la plupart des Mages Blancs et des utilisateurs de bâtons.
Elle utilisait le tome Auréole, qui semblait invoquer le pouvoir du soleil lui-même pour châtier ses ennemis, mais préférait se servir de son bâton Saint, l'un des plus puissants ayant jamais existé, qui pouvait refermer toutes les blessures, même les plus critiques, sur des lieues à la ronde.

Enfin, Hartmut. Le chef des Huit Héros, qui brandissait Eckesarchs, l'épée-sceptre qui tirait son pouvoir de la foudre, mais également l'Épée des Sceaux dont la puissance reste inégalée aujourd'hui.
Eckesarchs demeurait son arme de prédilection, et une merveille d'une science jamais reproduite qui s'est transmise parmi ses descendants durant plus de mille ans, jusqu'au dernier de sa lignée, le redoutable Roi Zephiel, qui la maniait avec peut-être encore plus d'aisance que lui.
Il fonda le puissant royaume de Bern pour qu'il existe toujours une force capable de faire régner la justice et la paix pour laquelle lui et ses compagnons s'étaient battus... mais également pour protéger un très lourd secret qui pourrait mettre en péril le monde.
Car dans les tréfonds des montagnes de son royaume reposait le Dragon-Démon, plongé dans un sommeil qu'il espérait éternel par l'Épée des Sceaux. Même ses compagnons pensaient qu'il avait occis la terrible bête, si bien que lui seul connaissant la vérité et il l'emporta dans la tombe.
Sa formidable épée avait compris ses sentiments et était parvenue d'elle-même à altérer les dégâts qu'elle pouvait infliger pour épargner la pauvre créature. Au lieu de l'exécuter, elle avait placé sa vie en sursis, dans l'espoir qu'un jour, quelqu'un puisse la délivrer de son horrible sort et lui rendre la vie que ses pairs lui avaient volée.

Ainsi l'Humanité conquit Élibe et prospéra pendant mille ans, ignorante des tourments que ses Héros causèrent aux autres continents qui existaient, fort loin dans ce vaste monde... et de la vérité qui se perdit au fil du temps.
Car le déchaînement contre nature des pouvoirs ahurissants des Armes Divines altéra l'existence même. Leur force sans limite brisa l'équilibre entre la nature et la magie, et effaça une énorme portion de l'influence de celle-ci de la réalité. Aujourd'hui, il n'existe qu'une dizaine d'Humains à travers le monde entiers qui connaissent cette histoire... mais les Huit Héros condamnèrent par leur vaillance même les Dragons qui fuirent le combat.
Car les Humains imputèrent le Dernier Hiver, avec le temps, aux Dragons qui étaient leurs ennemis... sans savoir que leurs propres créations en étaient à l'origine. Anarchiques, les Armes Divines avaient brisé le lien du monde avec la magie. Si les Humains et toutes les races mortelles qui se passaient de cette énergie survécurent sans réelle peine, cette catastrophe fut mortelle pour les Dragons qui virent leur race dégénérer.
Leur colossale forme naturelle, qui s'abreuvait alors des magies omniprésentes dans le monde, se retrouva subitement à court de ressources... et leur corps se retourna contre eux. Les plus fragiles devinrent fous, régressant à l'état de bêtes. Ils perdirent en taille, en force, mais surtout en intelligence. Même les Dragons-Divins n'étaient pas à l'abri, et savaient que leur temps était compté.
Ils proposèrent alors d'abandonner ce corps démesuré, nourri de magie, qui était le leur. En régressant pour prendre l'aspect d'Humains, leurs ennemis de longue date, et en scellant leur véritable forme dans une pierre précieuse pour économiser leur colossale énergie, ils montrèrent la voie pour échapper à la Dégénérescence qui frappera tous les Dragons du monde, un jour ou l'autre.
Certains refusèrent de s'abaisser à une telle solution, et devinrent des animaux, exterminés par les Humains ou par leurs propres pairs. Les autres se plièrent à la loi des Dragons-Divins pour devenir les Manaketes, parfaitement inoffensifs et vulnérable sous leur forme humaine.
Une vulnérabilité qui leur coûta cher, car les Humains les traquèrent aussi longtemps qu'ils pouvaient les trouver, les exterminant, pensaient-ils, jusqu'au dernier.
Ainsi commence l'Âge des Hommes... et le calvaire des Dragons. Car le Dernier Hiver frappa bien plus qu'Élibe... mais c'est une autre histoire.

Durant près de cinq cent ans, la vie humaine prospéra sur le continent en ignorant totalement qu'au fin fond du désert de Nabata, un petit village peuplé de Manaketes, d'Humains et d'hybrides, avait survécu.
Un village où Nergal, un mage formidable, eut le malheur après des siècles de recherche, de découvrir une ressource qu'il nomma la « Quintessence ». La force vitale d'un être vivant, son essence, son potentiel, tout ce qu'il pouvait être et devenir. Une énergie pareille à nulle autre, et qu'il apprit à manipuler.
Lorsqu'il perdit sa femme, une Dragonne des Glaces, l'incroyable magicien se mit en tête de la rappeler à ses côtés à travers le voile de la mort... mais pour cela, il lui fallait plus de puissance. Plus de Quintessence. Alors il fit de son désir une quête, qui le plongea dans la folie.
Nergal collecta tout d'abord la force vitale de petits êtres. Animaux ridicules, puis de plus en plus gros. Jusqu'à s'intéresser de très près à celle des Dragons, absolument fantastique. C'est à cette période qu'il se confronta à Athos, qui le supplia d'arrêter ses actes odieux, alors qu'il sacrifiait des Manaketes pour les vider de leur Quintessence... en vain. Désespéré, l'ancien Héros dut mettre lui-même un terme à la démence de son ami.
Il ignorait cependant avoir échoué à le tuer, et c'est ainsi que mille ans après le Dernier Hiver, Nergal refit surface, défiguré par les flammes de Forblaze et rongé par la folie et la rancune, mais toujours aussi intelligent.

Le Sorcier Noir créa les Morphes. Une espèce d'Humains artificiels aux yeux dorés, parfois de véritables pantins sans volonté, parfois des êtres pleinement conscients et dotés d'un pouvoir effroyable. Et par leur biais, il collecta la Quintessence à travers tous les royaumes, infiltrant toutes les strates de la société et parvenant même à prendre le contrôle du Black Fang, une organisation alors considérée comme criminelle par les états... mais très souvent appréciée par les peuples, car ils ne s'en prenaient qu'aux nobles corrompus, aux politiciens véreux et autres marchands pourris jusqu'à la moelle. Leur code était dur, brutal, mais honnête.
Petit à petit, sous l'influence des agents de Nergal, le Black Fang devint sa propriété... et son outil. D'un bras de la justice n'étant pas retenu par les lois des plus riches, il devint juste une lame empoisonnée tapie dans les ombres.
Tout se passait selon les plans du Sorcier Noir jusqu'à ce que Lord Elbert, duc de Pherae, s'en mêle. Le vaillant chevalier voulait infiltrer l'organisation pour en comprendre toutes les mécaniques et la détruire... mais fut démasqué et ne repartit jamais de l’île de Valor, où Nergal avait établi son QG parmi les ruines d'une antique cité draconienne.
Son absence inquiéta sa famille, notamment son fils Eliwood, qui partit à sa recherche. Il fut rejoint en cours de route par la véloce Lyndis, originaire de Sacae et héritière de Caelin – qu'il avait aidée une année plus tôt à sauver son grand-père victime d'une trahison –, et par le mastodonte Hector, frère cadet du Comte et dirigeant d'Ostia, Uther, et également son meilleur ami. Avec ses compagnons, Eliwood retrouva les traces de son père et confondit Nergal à Valor.
Le Sorcier Noir jeta alors un sort pour réduire définitivement au silence le jeune Comte, mais Elbert s'interposa et succomba dans les bras de son fils, qui jura malgré son chagrin d'arrêter le magicien.
Eliwood, accompagné de ses deux amis et de nombreux compagnons, put également compter sur les énigmatiques Nils et Ninian, frère et sœur aux pouvoirs étranges rencontrés au cours de leurs aventures et également cibles privilégiées de la folie du Sorcier Noir.

Après maints combats, victoires et souffrances, ils apprirent que le duo était en fait des Manaketes privés de leur pierre... ce qui ne changea rien aux sentiments qu'éprouvaient Eliwood et Ninian l'un pour l'autre. Du moins jusqu'à ce que l'armée menée par Eliwood, Hector et Lyndis ne brise le sceau de l'une des anciennes Armes Divines, suffisamment puissantes pour vaincre Nergal.
Car loin de se sentir menacé, le redoutable sorcier leur envoya un Dragon des Glaces qu'il était parvenu à pervertir grâce à sa Magie Noire, que le descendant de Roland tua aisément grâce à la Durandal... avant de découvrir qu'il ne s'agissait ni plus ni moins que de sa bien-aimée Ninian.
Ce terrible drame n'arrêta cependant pas leur quête, et renouvela au contraire leur ardeur à faire tomber le Sorcier. Après avoir lutté contre les Séides du magicien et sauvé de justesse le jeune Prince Zephiel de Bern des assassins de Nergal, ils parvinrent à retrouver sa trace et le traquèrent à nouveau jusqu'à sa citadelle, cachée sur Valor, dans un endroit mythique appelé la Porte des Dragons.
Encensé par les pouvoirs à sa portée, le Sorcier leur raconta que l'arche cyclopéenne devant laquelle ils se tenaient était en fait un portail par lequel les Dragons avaient transité... aussi bien pour fuir le Dernier Hiver que pour revenir en ce monde. Comme l'avaient fait Ninian et Nils, qui perdirent leur Dracopierre.
Eliwood brandit la Durandal, l'épée de son ancêtre, et Hector maniait Armads en se moquant de sa malédiction. Assistés par Athos, qui estimait être de sa responsabilité de mettre définitivement un terme à la folie et la souffrance de son vieil ami, et de Lyndis, ils terrassèrent le magicien fou... qui dans un dernier geste de défiance ouvrit la Porte, et succomba à ses blessures alors qu'un souvenir perdu depuis des siècles remontait dans son esprit.
Du portail émergèrent alors trois Dragons de Feu, que l'Archimage parvint tant bien que mal à contenir. Puisant dans toutes ses forces, il réussit l'exploit d'en révoquer deux, mais le troisième était toujours présent, déchaîné.
Unissant une dernière fois leurs forces, les héros parvinrent à terrasser la créature démente et à ramener la paix sur Élibe... avant de voir succomber le dernier des Huit Héros, qui dans son dernier souffle évoqua une prophétie qui annonçait une guerre prochaine... Il n'eut pas la force de le dire, mais il vit également une immense victoire qui amènerait une ère prospère pour les Hommes et les Dragons à la fois sur le continent, et rendit l'âme avec un dernier sourire.
Ainsi finirent le Black Fang, Nergal, et les derniers des sauveurs de l'Humanité. Bramimond avait survécu jusqu'alors, caché dans des tréfonds que lui seul connaissait, en aidant les héros à briser le sceau des Armes Divines. Il récupéra Armads et Durandal pour les enfermer à nouveau, afin que leur terrifiant pouvoir, bien que terrible amoindri après un millénaire, ne risque pas de tomber entre de mauvaises mains, puis disparut à tout jamais, loin des regards.

Vingt ans durant, Élibe fut un continent paisible en apparence. Le fils d'Eliwood, Roy, grandit en multipliant les voyages auprès des nations amies d'Ostia, régie par Hector depuis la défaite de Nergal, et d'Étruria où il reçut notamment l'enseignement dans ses plus jeunes années de Cecilia, la Générale-Mage. L'Archipel de l'Ouest était toujours victime d'une activité intense de piraterie, très riche en minerais et ressources naturelles et son administration civile instable attirait depuis longtemps les criminels de tous poils, mais c'était le seul véritable trouble de grande ampleur alors.
Les territoires de la ligue de Lycia vivaient en entente cordiale les uns avec les autres. Étruria demeurait le pays le plus prospère du continent, tandis qu'Ilia vivait comme toujours de ses mercenaires. Quant au royaume de Bern, redouté depuis toujours comme étant la plus grande puissance militaire d'Élibe, il connut un véritable âge d'or.
Faisant mentir les rumeurs qui couraient sur sa mort après qu'un mal inconnu l'ait foudroyé, le faisant disparaître pendant plusieurs mois de la circulation, Zephiel, héritier du trône, s'empara de la couronne et débuta une ère glorieuse pour son royaume.
Le jeune Roi avait toujours été connu pour être un prodige, excellant à la fois au combat et aux études, capable de commander l'armée la plus impressionnante du continent comme de comprendre la souffrance de son peuple. Déployant des efforts sans pareils, il offrit à Bern une gloire que le royaume n'avait plus connue depuis sa fondation par Hartmut, le chef des Huit Héros.
Parfois, le fantastique Roi s'absentait, disparaissant des jours entiers sans que nul ne sache où il se rendait ainsi en secret. Il revenait toujours après un temps, son regard tourné vers un avenir qu'il concevait et concrétisait un peu plus à chacun de ses pas alors que son visage ne souriait jamais. C'était bien là le seul reproche que l'on pouvait faire au souverain...

Jusqu'à ce que, sans avertissement, il écrase subitement ses voisins par des assauts aussi violents que rapides. Il saccagea Bulgar, capitale de Sacae en massacrant sa population, avant de se tourner vers Lycia où se trouvaient Pherae et Ostia, deux puissantes nations menées par Eliwood et Hector.
Apprenant les actes inqualifiables de Zephiel et le fait que sa colossale armée marchait sur eux, Hector leva autant de troupes qu'il put pour les intercepter à Araphen, le plus grand territoire de Lycia après Ostia en envoyant une demande de renforts à son vieil ami.
Hector fortifia de son mieux la position avant l'arrivée des soldats de Bern, menés par le Roi Zephiel lui-même et deux des trois Généraux-Dragons, dont l'autorité et la puissance n'étaient dépassées que par celles de leur suzerain en personne. Bien que moins robuste que sa propre citadelle, le fort d'Araphen fournissait de solides murailles et des couloirs étroits, deux terrains où Hector et ses chevaliers étaient unanimement redoutés, à tel point qu'Ostia était réputée imprenable. Le Général n'espérait pas triompher de la horde de Bern ici-même, mais tenir suffisamment longtemps pour que les renforts arrivent.
C'était sans compter sur la nouvelle arme du Roi Zephiel, celle qu'il avait minutieusement préparée durant ses curieuses absences. Les rumeurs à son sujet restèrent floues durant très longtemps, même après plusieurs années, mais toutes s'accordaient sur un nom et une description. Des silhouettes humanoïdes enveloppées de mystères et de lourdes soies, qui erraient silencieusement, anonymes auprès des hauts dignitaires de l'armée de Bern. On les appelait « les Humains qui n'étaient pas Humains », et si on ignorait quelle était leur force, on savait qu'elle avait suffi à faire tomber le redoutable Hector et son armée.

Avant même de recevoir le message de son ami de toujours, Eliwood avait commencé à préparer ses troupes... mais rongé par la maladie qui revenait sévir après avoir emporté sa femme, peu après la naissance de son fils, il dut confier à contrecœur la responsabilité de soutenir Hector à ce dernier.
Bien que jeune et encore inexpérimenté, Roy prit très au sérieux son rôle et sa responsabilité et mena son armée en direction d'Araphen.
Mais sur le chemin, à proximité d'un château entouré de montagnes, le noble de Pherae se vit supplié par une jeune prêtresse de porter secours à sa maîtresse. Déchiré par la nécessité d'aider ceux qui en avaient besoin, mais également par l'urgence de la situation d'Ostia, il hésita avant que les soldats en poste qui arboraient les couleurs de Bern ne prennent les armes pour les charger. Renforcé par une bande de mercenaires envoyée par Eliwood, Roy réussit à prendre le château et délivrer la captive... qui s'avéra n'être nulle autre que Guenièvre, la sœur cadette de Zephiel lui-même, et Princesse de Bern.
Bien que surpris, Roy ne la considéra toutefois pas comme une ennemie potentielle. La Princesse était prisonnière de ses propres soldats, et cela lui suffit à la placer sous sa protection plutôt que sous la menace de sa lame. Il n'eut pas le loisir de creuser plus profondément les nombreuses questions qu'il avait à l'esprit et poursuivit sa route vers Araphen.
Malgré sa hâte et sa vaillance, le jeune Lord arriva trop tard. Le château était tombé, et l'armée d'Ostia, soutenue par de nombreuses troupes venues de tout Lycia, avait été décimée. Dans leur rage meurtrière, les troupes de Bern avait massacré tout ce qui s'était trouvé sur leur chemin, y compris les villages innocents et même un orphelinat, fondé dit-on il y a une vingtaine d'années par un moine itinérant.
Incapable de laisser impunie l'armée responsable de toutes ces horreurs, alors même qu'il ignorait que Zephiel et ses Généraux avaient déjà quitté les lieux, Roy ordonna de prendre d'assaut le château maintenant sous la coupelle de Bern et mena lui-même la charge.
Bien qu'en position de faiblesse, le jeune fils d'Eliwood réussit l'exploit de prendre la forteresse et d'expulser Bern de ces terres et délivrer le Seigneur Hector du cachot où les soldats de Zephiel l'avaient jeté... mais trop tard. Toutefois, avec son dernier souffle, le redoutable Général put informer Roy de la terrible vérité. L'arme secrète de Bern... était une horde de Dragons. Non pas des Wyvernes, domestiquées et stupides, mais bien des êtres de légendes, comme celui qu'il avait aidé à terrasser de nombreuses années plus tôt, aux côtés d'Eliwood, Lyndis, et l'Archimage Athos. Il avait vu de ses yeux l'un de ces « Humains qui n’étaient pas Humains » se transformer en reptile géant cracheur de feu et de mort.
Et alors qu'ils étaient une équipe soudée de champions, valeureux et bien armés, contre un seul Dragon, quoiqu'il fut bien plus puissant que ceux utilisés par Bern, Zephiel commandait, lui, à des dizaines de ces étranges métamorphes. Et ça, ce n'étaient que ceux qui avaient mené l'assaut contre Lycia.
Sentant que son heure était venue, Hector confia les survivants de son armée et sa propre fille au jeune Roy, retrouvant en lui le courage et la discipline de son vieil ami, avant de succomber à ses blessures.

Amer de n'avoir pu sauver le valeureux héros de la précédente génération, Roy ne s'attarda cependant pas une seule seconde de plus que nécessaire et mena son armée, qui se vit renforcer tout au long du chemin par les survivants de Lycia et ceux qui rêvaient d'une revanche contre Bern, en direction d'Ostia où était détenue captive Liliana, son amie d'enfance et fille d'Hector. Il lui fallut vaincre les traîtres de Laus, une région voisine d'Ostia et déjouer un piège tendu par ses ennemis, jouant la carte de l'accueil en dissimulant leur véritable identité pour essayer de les prendre par surprise, mais rien n'arrêta le jeune Comte et ses troupes.
Ils marchèrent alors sur Ostia, réputée jusqu'alors imprenable avant de tomber sous le joug de Bern lorsque la chute d'Hector démoralisa les troupes et que des traîtres organisèrent une rébellion, en trouvant étrange d'assiéger la nation qui était jusqu'alors la garante de leur paix. Rencontrant des mercenaires d'Ilia, envoyés à leur secours, l'armée de Lycia triompha des soldats en place... avant que Narshen lui-même, l'un des Trois Généraux-Dragons et Seigneur-Wyverne n'encerclent avec ses redoutables chevaliers-Wyvernes l'armée du Comte de Pherae.
Ils furent secourus par les chevaliers d'Étruria, conduits par rien de moins que Percival en personne. N'étant rien de moins que l'un des Trois Généraux d'Étruria et l'un des meilleurs cavaliers du continent, il avait été prié par Cecilia, qui appartenait au même trio que lui et avait été l'institutrice du jeune Roy, de venir en secours à son ancien élève.
Ignorant s'il pouvait seulement remporter la bataille, et si oui à quel prix exorbitant, Narshen préféra abandonner et se retira, laissant ainsi le château et ses traîtres à la merci de l'armée de Lycia, à Ostia. Si Percival dut refuser d'accompagner le jeune Lord, il sécurisa toutefois la zone et porta secours à la population tandis que Roy conduisait ses compagnons jusqu'à la salle du trône où il renversa le traître et libéra la nation d'Hector et son amie Lilina. En accord à la promesse faite au célèbre Général, et à ses propres sentiments, il jura de protéger la fille d'Ostia de tous les périls.
Celle-ci, après avoir pleuré la mort aussi héroïque que regrettable de son père, révéla qu'une des Armes Divines reposait dans sa patrie. N'ignorant pas le pouvoir fantastique de ces armes ancestrales qui avaient terrassé les Dragons par dizaines lors du Purgatoire, Roy suivit son amie jusqu'à une cave creusée sous un ancien volcan à l'atmosphère étouffante, brûlante, où le sol craquait parfois sous les pieds des imprudents qui découvraient par hasard l'antique grotte, quasiment invisible dans le flanc de la montagne.
Progressant prudemment et en sueur, Roy, Lilina et une petite escorte au cas où se rendirent jusqu'à l'autel usé par le temps et la chaleur oppressante et découvrirent la Durandal. Tentés d'utiliser son pouvoir légendaire pour prendre leur revanche sur Bern, ils préférèrent plutôt la masquer, même à leurs propres troupes, en exigeant à leurs compagnons de garder le secret, afin que même Zephiel ignore qu'ils avaient en leur possession une arme capable de terrasser ses Dragons.

Mais en dépit de cet atout caché, il restait un problème de taille à traiter : Bern. Son armée était la plus puissante, la plus mobile, la mieux préparée de tout Élibe et même Étruria ne pouvait rivaliser avec sa force pure, sans même compter sur les « Humains qui n’étaient pas Humains ».
Toutefois, les troupes de Zephiel cessèrent subitement leurs assauts sur Lycia. Étruria, la seule nation qui pouvait tout de même s'opposer efficacement à Bern, avait sommé le souverain des Wyvernes de conclure une trêve et placé la ligue de Lycia sous sa protection, n'était sûrement pas étrangère à cette soudaine inactivité.
Face à ce répit plus qu'appréciable, les différents dirigeants de Lycia se réunirent pour prendre une décision. De façon assez unanime, ils choisirent de s'unifier sous une seule bannière et d'adopter une tenue défensive avant de se préserver d'un futur massacre par Bern. Les avis se tournèrent vers Eliwood, connu depuis longtemps pour ses prouesses. Il rejeta l'offre à cause de sa maladie mais proposa son fils. Bien qu'ayant à peine quinze ans, celui-ci avait réussi à triompher de nombreux périls et à reprendre Ostia.
Face à de tels résultats, les réticences tombèrent rapidement et Roy fut bientôt nommé chef suprême de toutes les troupes de Lycia. Bientôt, la situation s'améliora et le peuple retrouva un peu d'espoir, le commerce pouvant reprendre sans risque de voir débarquer une troupe ennemie pour tout saccager. Le pire semblait passé, bien que nul n'ait aucune idée des motivations des agressions soudaines de l'armée de Zephiel, ni de ce qui le poussait à soudainement s'arrêter.
Après quelques semaines, Étruria envoya une demande à Roy et l'armée de Lycia. Depuis toujours, l'Archipel de l'Ouest connaissait des troubles... mais la situation avait empiré il y a peu. On rapportait une vague de piraterie sans précédents qui semait la terreur et des actes qu'il vaut mieux ne pas nommer à travers toutes les îles.
Si les peuples de Lycia étaient réfractaires à l'idée de voir leur armée de défense partir à l'autre bout du continent, ils ne s'opposèrent malgré tout pas vraiment à l'expédition puisqu'ils étaient désormais sous la protection de la plus grande nation d'Élibe, d'autant qu'ils leur en étaient redevables.
La situation devenant plus critique que jamais alors que les autres nations devaient se préoccuper de Bern, il fut confié à Roy de neutraliser les hordes de bandits qui déferlaient alors presque quotidiennement sur l'Archipel.

L'armée de l'alliance de Lycia vit ses rangs être gonflés par la rébellion menée par Elffin, un barde mystérieux au savoir impressionnant, qui rallia les braves de l'Archipel afin de lutter par eux-mêmes contre les pirates. Ainsi unis, ils traversèrent les plus grandes îles de l'archipel afin d'expugner pillards et vauriens.
Roy et ses compagnons marchèrent finalement sur Jutes, la plus grande ville des îles, pour renverser les superviseurs corrompus des opérations minières qui, au lieu d'aider leur peuple, le laissaient souffrir aux mains des pirates. Le jeune général de l'armée toujours plus grande de la liberté affronta alors pour la première fois l'un des Manaketes du Roi Zephiel.
Car nombreux étaient ceux, même dans la noblesse étrurienne, à comploter en cachette avec Bern contre leur propre royaume. Toutefois, même le Dragon ne suffit pas à arrêter Roy qui reprit Jutes et libéra ainsi l'Archipel de l'emprise des traîtres et des bandits.
Après un bref repos, Elffin apprit au jeune général qu'Armads, l'Arme Divine du fondateur des îles, reposait dans une cave non loin de la cité. Suivis par une bande survivante de pillards, ils durent combattre jusqu'à devant l'autel qui scellait la hache tonnerre avant de pouvoir s'en emparer.

Mais tandis que Roy récupérait une deuxième Arme Divine, Aquleia était en danger. Capitale d'Étruria et centre intellectuel de tout le continent, la cité fut victime d'un coup d'état de rebelles qui se faisaient appeler les « Révolutionnaires » et avaient le soutien de Bern. Cette dissension fit remettre en cause bien des allégeances, alors que le dernier royaume capable de s'opposer frontalement à Bern se déchirait de l'intérieur. La Générale Cecilia parvint à s'échapper avant que la capitale ne tombe, emportant la Princesse Guenièvre qui avait été laissée à l'abri avec elle, et traversa Étruria pour rallier les loyalistes et contrer les Révolutionnaires.
Prenant le Roi Mordred, souverain d'Étruria, en otage afin de forcer Douglas et Percival, les deux autres grands Généraux, à soutenir les Révolutionnaires qui saccageaient leur belle nation sous les ordres de Bern, l'armée rebelle repoussa petit à petit les loyalistes hors du royaume, jusqu'à parvenir à acculer Cecilia dans un petit château de la Péninsule de Misur.
Elle se retrancha farouchement, prête à combattre jusqu'au bout alors que Roy pressait ses troupes pour porter secours à son ancienne tutrice, qui malgré sa vaillance ne pourrait tenir indéfiniment face aux troupes de Bern et des Révolutionnaires à la fois. Elle tomba rapidement lorsque le Roi Zephiel en personne prit d'assaut sa position, terrassant en un instant la magicienne, prenant le contrôle du château avant de repartir accomplir de sombres desseins ailleurs.
Faisant preuve d'une ténacité exemplaire alors que le grand pont qui séparait son armée du château était peu propice aux stratégies, Roy parvint à mener ses troupes jusqu'à la forteresse qu’il libéra des griffes de Bern, et retrouver Cecilia – qui par miracle survivrait à ses blessures grâce aux soins d’une jeune fille étrange appelée Sophia, captive elle aussi –, ainsi que la Princesse Guenièvre.
Sophia leur révéla alors l'existence d'un village dans le désert, Arcadia, où vivaient en paix depuis des siècles des Dragons. Ce village était en danger alors que les soldats de Bern marchaient dans sa direction. Comprenant quels espoirs nourrissait Zephiel au sujet du village, Roy hâta ses propres hommes vers le désert.
Pataugeant dans les dunes brûlantes qui les ralentissaient et pris dans une tempête de sable, ils rattrapèrent leurs ennemis alors qu'ils s'apprêtaient à attaquer Arcadia et réussirent de justesse à les arrêter.
En remerciement de les avoir sauvés et ramené Sophia saine et sauve, l'ancien du village, un Manakete qui semblait pourtant avoir bien peu en commun avec ceux employés par Bern, leur révéla l'existence de l'une des Armes Divines dans un antique temple plus loin et les pria de se dépêcher pour la récupérer avant leurs ennemis, qui étaient aussi à sa recherche.
Après avoir découvert le reliquaire et terrassés les soldats qui l'envahissaient, Roy réussit à mettre la main sur Forblaze, le tome du Feu absolu, avant de quitter le désert pour reprendre le combat contre les Révolutionnaires.

Mais à la frontière d'Étruria, le jeune Lord reçut un inquiétant message de l'ancien d'Arcadia. Fae, une jeune Manakete, avait quitté la protection de son village pour les suivre et s'exposait ainsi à un péril considérable. Contraint de reporter l'assaut vers Aquleia à plus tard pour chercher la fille-Dragon, ils retrouvèrent sa piste aux alentours d'un petit château à la bordure du royaume, aux mains des hommes de Zephiel.
Percival était également présent, toujours contraint de servir Bern à cause de la prise en otage de son Roi, mais il put enfin se tourner contre ses véritables ennemis lorsqu'il rencontra Elffin. L'énigmatique barde se révéla être en réalité Mildain, le Prince et héritier légitime d'Étruria que l'on pensait mort après un accident à cheval pratiquement un an avant la guerre. Il avait en réalité été victime d'une tentative d'assassinat, frôlant la mort après avoir été frappé par une flèche empoisonnée, dont ile venin faisait encore effet.
Le meilleur atout de leurs ennemis à la frontière se retournant subitement contre eux, Roy et Percival eurent tôt fait de défaire les soldats de Bern et de libérer Fae. Le fils d'Eliwood l'autorisa à les accompagner et découvrir le monde, malgré la situation actuelle, si elle promettait de ne plus s'échapper sans rien dire.
Puis, la Manakete en sécurité et leur armée plus forte que jamais, ils marchèrent vers Aquleia pour reprendre la capitale et le contrôle d'Étruria.

Fermement implantés dans la plus grande ville d'Élibe, les soldats de Bern, menés par Narshen, l'un des Trois Généraux-Dragons, pensaient pouvoir utiliser les épaisses murailles de la cité pour organiser leur défense mais furent forcés de se retrancher dans le château. L'Église de Sainte-Élimine, particulièrement importante dans la capitale où elle fut fondée en même temps qu'Étruria par l'une des Huit Héros qui lui transmit son nom, avait décidé de soutenir le jeune Roy qui ramenait en plus au pays le Prince Mildain. De par son influence, le culte était une gêne importante pour les soldats de Bern et risquait de pousser la population à se révolter.
Parvenant à reprendre la capitale, voyant le troisième Général d'Étruria rejoindre leurs forces, Roy chassa d’Aquleia les dernières forces de Bern avant de pouvoir rencontrer le Roi Mordred, enfin délivré de ses ennemis. Le souverain, infiniment reconnaissant envers le jeune homme d'avoir sauvé son royaume et de lui avoir ramené son fils, l'enjoignit de se rendre à la Tour de la Sainte où reposaient la tombe d'Élimine et son Arme Divine, le tome de Lumière Auréole.
Sans perdre un instant, Roy se rendit jusqu'à la Tour, alors occupée par un traître à l'Église qui, sur les ordres de Roatz – un noble Étrurien ayant comploté contre l'Archipel de l'Ouest et contre son Roi –, tentait de s'emparer lui-même de l'antique tome de la Sainte. Sa soif de pouvoir ne fut d'aucune utilité face à l'armée de Roy, qui comptait de nombreux soldats de grande valeur et rien de moins que les Trois Généraux d'Étruria.
Une fois le déserteur vaincu et le tome sacré en sa possession, l'armée de la libération se lança à la poursuite de Roatz et ses séides, traîtres corrompus à la solde de Bern qui semaient le chaos depuis bien trop longtemps en divisant ses forces en deux. Une partie remonterait par Ilia pour empêcher Bern de s'implanter chez les mercenaires et récupérer Maltet, la lance du blizzard, tandis que l'autre continuerait vers Sacae, éliminant les tribus à la solde de Zephiel et libérant Bulgar avant de chercher Mulagir, l'arc des vents.

Possédant maintenant une armée capable de rivaliser et même vaincre de front celle de Bern, et six Armes Divines, Roy suivit Guenièvre qui le conduisit jusqu'à l'Autel des Sceaux où sommeillait la plus puissante des armes de l'ancien temps, l'Épée des Sceaux qui avait porté le coup final de la guerre contre les Dragons. Seul un membre de la famille royale pouvait rompre la barrière qui protégeait la lame.
Dans le même temps, l'archiprêtre Yoder, détenteur du bâton de Sainte-Élimine, les rejoignit à temps pour leur confirmer une terrible rumeur. Le Démon-Dragon de l'ancien temps était bel et bien ressuscité, et était à l'origine de l'arrivée soudaine des nombreux Manaketes sans nom au service de Bern. Il suspectait que la Prêtresse Noire, aux allures de frêle jeune fille toujours enveloppée dans une épaisse capuche, apparue peu avant le début de la guerre et qui semblait suivre le Roi Zephiel comme son ombre, ne devait pas être étrangère au retour du plus grand fléau qu'ait connu Élibe.
Si la nouvelle était catastrophique, cela ne changeait rien aux plans du jeune général. Il leur fallait les Armes Divines et vaincre le Roi de Bern. Mais pour s'emparer de l'Épée des Sceaux, ils allaient devoir terrasser Murdock, le plus ancien, puissant et rusé Général de Bern qui commandait à la plus grande armée qu'ils avaient affrontée jusqu'alors.
Les deux plus puissantes troupes du continent se faisaient face, prêts à engager un combat mortel où aucune des deux ne pouvait seulement songer à reculer, et le carnage commença.
Après une bataille qui resta dans l'Histoire, bien plus pour l'horreur de ses combats impitoyables que pour sa beauté stratégique, Roy put atteindre l'Autel et s'emparer de l'ancienne épée d'Hartmut, fondateur de Bern, dont il récupéra une partie des souvenirs. Il découvrit ainsi les motivations de l'antique héros et sentit sa détermination se renouveler. Il s'apprêta à ordonner de marcher sur la capitale où siégeait Zephiel quand on lui signala avoir découvert une entrée dans l'Autel, qui plongeait loin sous la terre.
Ils durent déjouer des pièges aussi bien anciens que récents, installés par une poignée des soldats les plus loyaux de Murdock afin de protéger le véritable secret de l'Autel, mais Roy et ses compagnons avaient déjà fait trop de chemin pour tomber maintenant et terrassèrent leurs derniers ennemis avant de mettre la main sur le tome de la Magie Noire ultime, Apocalypse, l'arme pour laquelle Bramimond avait sacrifié jusqu'à son identité. Roy put sortir pour mener conduire une ultime fois ses troupes vers un nouvel assaut en direction du château de Zephiel, pour mettre un terme définitif à la guerre.

Son armée décimée, ses agents doubles éliminés ou enfermés, le redoutable Roi de Bern ne possédait plus qu'une garde réduite pour tenir son vaste château... mais elle était composée de bon nombre des meilleurs guerriers du continent qui ne fléchiraient devant rien.
Les uns après les autres, ils succombèrent malgré tout face au nombre et à la vaillance de Roy et ses compagnons, jusqu'à ce que le jeune héros rencontre face à face le terrible suzerain dans la salle du trône. Le combat étant perdu pour lui, Roy somma son adversaire de déposer les armes et de se rendre afin de répondre de ses crimes.
Semblant indifférent à la vue d'une plus redoutable armée que la sienne venue prendre sa tête, le Seigneur de Bern révéla Eckesachs en rétorquant avec amertume :

« Jalousie. Haine. Cupidité. Ces émotions mesquines poussent les amis et la famille à s'entretuer. Ce genre d'émotion qui conduit un père à vouloir assassiner son propre fils. Aussi longtemps que les Humains auront un pouvoir, aussi longtemps que les Humains décideront du sort des autres, aussi longtemps que les Humains existeront, cette folie ne disparaîtra jamais. »

Au crépuscule de sa vie, le Roi Zephiel brilla une dernière fois et fit honneur à sa réputation. Acculé, submergé mais en aucun cas nerveux, il se battit comme un lion, avec tant de fureur et de maîtrise que l'espace de quelques instants, on put craindre qu'il ne soit réellement capable de vaincre seul l'armée du jeune fils d'Eliwood.
Mais même le descendant d'Hartmut n'était pas apte à accomplir un tel exploit, la pression des autres Armes Divines finissant par avoir raison de ses talents incomparables et le Roi tomba enfin. Dans son dernier souffle, il signala à Roy que sa défaite signait la fin de cette guerre d'Humains, mais pas celle de sa volonté.
En apprenant la mort de leur souverain, les soldats restant de Bern rendirent les armes. La guerre qui avait ébranlé le continent tout entier venait véritablement de se terminer... mais un sentiment amer refusait de quitter le jeune Lord.
Lorsqu'ils s'emparèrent d'Eckesachs, laissant Guenièvre pleurer avec regret son frère, dont elle se souvenait de l'infinie bonté lorsqu'il était enfant, ils découvrirent que, réunies, les Armes Divines s'illuminaient et semblaient leur indiquer une direction. Peu de temps après, on rapporta à Roy n'avoir trouvé aucune trace ni de la Prêtresse Noire ni de Brunya, la dernière des Généraux-Dragons, et nul ne disait les avoir vus à la bataille.
Comprenant que Zephiel avait chargé sa dernière générale de poursuivre son œuvre avec ou sans lui, Roy fit rassembler ses troupes épuisées et suivit le chemin indiqué par les Armes Divines.

La lueur les guida jusqu'à l'entrée du Temple des Dragons, un sanctuaire ancestral et quasiment oublié, où Brunya et une poignée de fidèles à la cause de feu leur Roi gardaient l'entrée. Le cœur lourd de devoir affronter ces « fantômes » qui se battaient désormais pour un idéal mort, Roy conduisit la charge et mit un terme à la triste loyauté de ces soldats avant de pénétrer dans le Temple avec une équipe réduite.
Les couloirs étaient étroits, et les Manaketes rôdaient en grand nombre. Il était inutile d'emporter plus d'hommes que nécessaires, car seuls les meilleurs de leurs guerriers, brandissant les Armes Divines ou des lames d'une qualité similaire, pouvaient terrasser ces monstres sans âme.
Mais alors qu'ils progressaient dans cette étrange construction, dont les couloirs semblaient suspendus au-dessus d'un gouffre sans fond, un homme au physique impressionnant et au regard sauvage apparut devant eux, emplit d'une haine millénaire. Il se présenta comme Jahn, un authentique Dragon ayant combattu à l'époque du Purgatoire. Lors des dernières heures du conflit, il fut terrassé par un des Huit Héros et laissé pour mort. Se plongeant dans un état proche du coma, il sommeilla pendant mille ans, son corps régénérant lentement sa terrible blessure.
À mesure que les héros progressaient dans le Temple, Jahn apparaissait, projetant son image et sa voix depuis l'autre bout du sanctuaire, pour leur raconter la véritable histoire du Purgatoire et du Dernier Hiver, la folie qui s'empara des Dragons comme des Hommes.
Il leur raconta comment les Dragons avaient sacrifié une de leurs Princesses pour en faire une arme, et produire les Dragons de Guerre, ces mêmes Manaketes que le Démon-Dragon, de retour, avait ressuscités pour que Zephiel s'en serve afin d’exterminer l'Humanité. Il révéla la cause du Dernier Hiver, provoqué non pas par sa race, mais bien la tempête de pouvoir libérée par les Armes Divines, soulignant qu'elles ne conservaient aujourd'hui qu'un fragment de leur ancienne puissance.
Incapable de comprendre la façon de penser et de vivre des Humains, de par leurs différences naturelles, il ricana en apprenant l'existence d'Arcadia lorsque Roy voulut le convaincre qu'il était possible pour les deux espèces de cohabiter en paix. Se moquant bien de savoir si un tel lieu existait réellement, Jahn affirma qu'aussi longtemps que les deux races vivraient ensemble, la guerre recommencera un jour et se métamorphosa, déployant toute la puissance d'un véritable Dragon pour essayer de terrasser les champions de l'Humanité.
Bien qu'amoindri, le pouvoir combiné des neuf Armes Divines vint à bout de la férocité du dernier survivant du Purgatoire. Déplorant que la haine ait emporté des gens comme Zephiel et Jahn, Roy demanda un dernier effort à ses compagnons afin de pénétrer dans la dernière salle du Temple et de mettre un terme définitif à la guerre qui opposaient les Humains et les Dragons.

Là, ils trouvèrent la Prêtresse Noire qui se métamorphosa en une créature de cauchemar au pouvoir colossal. Le moindre faux-pas aurait pu mettre un terme à leur aventure et réduire à néants tous leurs efforts, alors que le souffle délétère de la bête réduisait en cendres même les pierres enchantées dont était constituée la salle.
Unissant leurs forces, soudés par les épreuves, les nouveaux héros purent mettre à terre l'abomination qu'était le Démon-Dragon, autrefois connue sous le nom de Idoun, mais Roy leur demanda de le laisser porter le coup de grâce.
Depuis qu'il s'était emparé de l'épée d'Hartmut, le jeune Lord partageait ses souvenirs. En pénétrant dans ce sanctuaire oublié à l'histoire sanglante, il avait revu également la dernière bataille d'Hartmut.
Après que les Huit Héros eurent vaincu Jahn et ses pairs, ils avaient, comme eux maintenant, fait face à Idoun. Alors qu'ils pensaient affronter un hideux Dragon au pouvoir destructeur, ils ne trouvèrent qu'une jeune fille aux oreilles pointues, coquille vide aux airs triste, le regard perdu dans le vague. Sans ordres à accomplir, elle n'avait plus aucun but.
Prenant en pitié cette victime de son propre peuple, Hartmut ne put se résoudre à la tuer... mais ne pouvait la libérer. Il la frappa alors avec l'Épée des Sceaux, qui répondant à sa volonté, scella la créature au lieu de la tuer.
Un acte de clémence que Roy avait l'intention de sublimer, car lorsqu'il porta le coup de grâce c'est en implorant son épée de délivrer l'ancienne Dragonne-Divine de sa malédiction, afin qu'elle puisse un jour retourner à la vie qu'on lui avait volée.
Ainsi se termina enfin le Purgatoire.

Dans les temps qui suivirent, Idoun fut rapatriée avec Fae jusqu'à Arcadia, où les soins des villageois et de l'ancien leur donnaient bon espoir qu'elle retrouve un jour sa personnalité. Fae n'était plus seule et ne cessait d'emmener sa nouvelle amie partout où elle allait pour essayer d'égayer son quotidien. On raconte avoir entendu Idoun rire lorsque Fae se fit tomber une noix de coco sur la tête en secouant un arbre...
Roy resta un moment aux côtés de Guenièvre, qui parla avec nostalgie de l'homme qu'avait été son frère autrefois, et de la tragédie qui l'avait poussé à perdre espoir en l'Humanité, préférant user ses immenses talents pour la réduire en cendres plutôt que la faire grandir.
Leur père, le Roi Desmond, était un homme aux compétences moyennes et un véritable tyran. Zephiel était le fruit de son union avec sa première femme, Hellène d'Étruria, au cours d'un mariage arrangé qu'il remplaça dès que possible par sa maîtresse, fille du peuple, avec qui il conçut Guenièvre.
Desmond détestait son fils dont les qualités ne faisaient que croître avec le temps. Il était tout ce qu'il rêvait d'être et ne serait jamais, et sa haine se changea avec le temps en paranoïa. Voulant être accepté par son père, Zephiel redoublait sans cesse d'effort pour lui plaire, désireux d'être un jour un Roi si bon, si grand, qu'il le rendrait éternellement fier.
L'ancien Roi se persuada alors que son fils devait partager sa haine et complotait contre lui, convaincu que ses efforts acharnés étaient un entraînement méthodique pour venir prendre sa tête et sa couronne ; alors il choisit de supprimer son fils avant que celui-ci ne s'en prenne à lui.
Il l'invita alors à un magnifique repas en prétextant vouloir renouer leurs liens familiaux, que leurs devoirs les empêchaient si souvent de tisser. Bien sûr, Zephiel ne se méfia pas un instant, au comble du bonheur au contraire de pouvoir enfin s'entendre avec son géniteur et trinqua avec celui-ci, buvant le vin empoisonné que lui offrait son père.
Murdock, qui voyait dans le jeune Prince le futur plus grand souverain de Bern, déploya tous les efforts qu'il lui était possible de fournir pour sauver l'héritier agonisant. Il réussit à le sauver de justesse, et le cacha tandis que Zephiel récupérait lentement ses forces après avoir frôlé la mort, en préparant pour la première fois de sa vie une vengeance.
Murdock fit continuer la même routine que lorsqu'il se démenait pour soigner le Prince, en interdisant toute autre visite que celle des médecins ou de ses plus loyaux soldats, afin de faire croire que le garçon était au plus mal. On disait que son état ne faisant qu'empirer malgré tous leurs efforts.
Puis un jour, le général annonça tristement la mort du Prince Zephiel et organisa ses funérailles. La cérémonie eut lieu en grandes pompes, dans les règles de la tradition de Bern, jusqu'à ce qu'on dépose le cercueil du Prince près de sa tombe pour que ses proches puissent leur rendre un dernier hommage.
Voulant regarder une dernière fois pour s'abreuver de la satisfaction de voir son fils haï retourner à la terre, le Roi Desmond se pencha sur lui. Alors Zephiel se leva, bondissant de son cercueil comme un diable de sa boîte avide de vengeance et le poignarda à mort dans un accès de rage longuement préparée.

La Princesse Guenièvre essuya une larme alors qu'elle se rappelait de lointains souvenirs, racontant que son demi-frère et elle avaient toujours été très proches en dépit des efforts de leur père pour les séparer. Il lui avait même offert un bébé renard qu'il avait personnellement attrapé, lorsqu'il lui rendit visite en apprenant qu'elle était malade. Desmond, furieux de voir Zephiel exceller et avoir l'amour que sa fille lui refusait, chassa son fils et lui interdit de revoir sa sœur, en même temps qu'il ordonnait à un serviteur de tuer le renard.
La gorge nouée, elle reprit son histoire. Car après son rétablissement, Zephiel ne fut plus jamais le même. Lui qui était autrefois si bon, si généreux ne sourit plus jamais à quiconque. Quelque temps plus tard, il disparut du côté du Temple des Dragons avec l'Emblème du Feu, la clé nécessaire à l'ouverture de bien des sceaux. Aujourd'hui, on sait qu'il avait alors libéré le Démon-Dragon Idoun et préparé son plan d'invasion du monde, s'accordant avec Jahn quant à la malveillance fondamentale des Humains, capables d'assassiner leur propre famille par peur ou par haine, et jugea qu'il valait mieux faire disparaître leur espèce.
Durant les années suivantes, il noua discrètement des alliances avec quelques nobles corrompus et prépara ses assauts, jusqu'à déclencher la guerre qu'ils connaissent désormais tous.

Après la fin de la guerre, les pays pansèrent tant bien que mal leurs blessures. Guenièvre devint Reine de Bern, en dépit des protestations de quelques nobles, et engagea son royaume sur la voie de la paix. Roy et Lilina retournèrent chez eux et se marièrent, avant d'unifier toutes les terres de Lycia sous une seule et même bannière. L'Archipel de l'Ouest devint une nation indépendante et prospère, tandis qu'Étruria redoubla d'efforts pour éliminer le mauvais grain de sa noblesse et apporter son aide aux autres pays. Après quelques mois, Elffin refit surface et révéla au grand public sa véritable identité, reprenant sa place aux côtes de son père et lui succéda quand le temps fut venu. Ilia ne changea pas vraiment, continuant à louer ses mercenaires comme depuis l'aube des temps, et Sacae put reconstruire Bulgar qui redevint un carrefour économique entre les royaumes de l'est où l'on trouve de tout.
Arcadia n'est plus un village secret, mais sa localisation, « perdu quelque part dans le désert de Nabata » reste suffisamment dissuasive pour empêcher les mauvais curieux de s'en approcher. Ses habitants en revanche peinent à quitter un millénaire de discrétion pour se mêler à un continent qui commence tout juste à se relever.

Bien que les Armes Divines perdent peu à peu leur pouvoir, elles furent tout de même scellées à nouveau de par leur dangerosité, ainsi que par gage d'acceptation des Manaketes. Le commerce et les échanges pacifiques vont bon train, et la vie reprend petit à petit son cours tandis que les souverains entretiennent la paix qu'ils sont si difficilement acquise dans le sang.
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